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Justin et les sables bitumineux

Photo: Archives Métro

Je ne sais pas pour vous, mais ces quelques grands titres m’ont scié : «Justin Trudeau défend les sables bitumineux» et «Keystone XL : Justin Trudeau souligne les démarches d’Alison Redford».

De plus, selon Radio-Canada, M. Trudeau reproche au gouvernement Harper de ne pas en faire assez pour promouvoir ce projet… Vraiment!

Je ne sais sincèrement pas par où commencer tellement ces affirmations m’ont sidéré.

Dans un rapport du Réseau Action Climat intitulé Sale diplomatie pétrolière, ma collègue Hannah McKinnon a analysé des centaines de pages de documents obtenus grâce à la Loi d’accès à l’information. Elle souhaitait mettre au jour la campagne des conservateurs visant à faire la promotion des sables bitumineux.

Ce qu’elle a découvert a de quoi faire frissonner : on y voit le gouvernement Harper s’interposer pour bloquer l’adoption de projets de loi visant l’utilisation de carburants plus propres, donc peu favorables aux sables bitumineux, en Californie, à Washington, et même dans l’Union européenne.

Pour ce faire, le gouvernement a enrôlé l’ensemble du service diplomatique canadien, et les notes utilisées par nos diplomates sont rédigées par l’industrie pétrolière elle-même. Des millions de dollars ont été dépensés pour tenter d’acheter des votes ou encore l’opinion publique américaine, par exemple dans le cas du projet Keystone.

Alors, lorsque M. Trudeau affirme que M. Harper n’en fait pas assez, est-ce qu’il pourrait nous expliquer ce que le gouvernement devrait faire de plus pour Keystone?

Et que dire de ses commentaires saluant les efforts de la première ministre de l’Alberta, Alison Redford?

Saviez-vous qu’il faut de 2 à 12 barils d’eau pour chaque baril de pétrole produit?

Or, il se produit 1,6 million de barils par jour, ce qui veut dire que cette industrie consomme deux fois la quantité d’eau d’une ville comme Calgary. Cette eau, une fois utilisée, devient fortement contaminée. On a rempli l’équivalent de 160 000 piscines olympiques; et ni M. Harper, ni Mme Redford n’ont imposé une loi ou un règlement pour forcer les entreprises à nettoyer ce gâchis. M. Trudeau ne semble pas vouloir modifier de telles pratiques.

Il s’agit d’un départ franchement navrant pour celui qui aspire à remplacer Stephen Harper.

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