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Des citoyens veulent que Québec se mêle du dossier Enbridge

Un nouveau regroupement citoyen presse le gouvernement provincial de réaliser la consultation promise depuis plusieurs mois sur l’inversion du flux du pipeline d’Enbridge vers Montréal.

«Les modalités de la consultation devraient satisfaire les attentes des citoyens, et être annoncées dans quelques jours», a déclaré mardi le ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet, en réponse aux inquiétudes soulevées par la nouvelle Coalition vigilance oléoduc (CoVO).

Lancée le mois dernier, la CoVO se décrit comme un regroupement formé de citoyens et d’organismes locaux vivants le long du pipeline 9B qui relie Montréal à la ville de Sarnia, en Ontario. Ceux-ci sont inquiets des risques de déversement liés à l’inversion du flux de cet oléoduc, qui permettrait d’acheminer du pétrole lourd issu des sables bitumineux, d’ouest en est.

La CoVO souhaite que Québec produise au plus vite une évaluation environnementale pour faire des pressions auprès de l’Office national de l’énergie, l’organisme fédéral chargé de mener les audiences et de recommander ou non l’acceptation du projet d’ici 2014.

Le gouvernement Marois doit aussi considérer les enjeux montréalais du projet lors de sa consultation, estime Vincent Marchione, président du comité de vigilance environnementale de l’est de Montréal, qui a uni sa voix à la CoVO.

Le pipeline passe sous les rivières des Mille-Îles et des Prairies avant de traverser des habitations de Rivière-des-Prairies en direction de la raffinerie Suncor, rappelle M. Marchione. Il s’inquiète de la présence d’un diluant dans le pétrole bitumineux, visant à réduire la viscosité. «Nous voulons une étude sérieuse qui prouve que la raffinerie, qui date de 1955, a les installations nécessaires pour éviter des émanations toxiques liées à ces produits chimiques», a-t-il dit.

La raffinerie de Suncor Energy pourra traiter sans problème le pétrole bitumineux puisqu’elle raffine déjà du pétrole de type lourd, comme celui provenant du Mexique, assure le conseiller aux communications de la compagnie, Dean Dussault. Il ajoute qu’entre 150 et 200M$ sont investis chaque année sur les infrastructures pour les maintenir à la «fine pointe de la technologie».

Deux regards sur le projet de pipeline

«En changeant la nature du produit qui circule dans un pipeline vieux de 40 ans, en augmentant la pression et en inversant le flot, Enbridge fait courir un trop grand risque à la population.» -Patrick Bonin, responsable de la campagne climat pour Greenpeace


«Enbridge effectue de nombreuses excavations et vérifications tout au long de notre réseau de pipelines, qui ont une durée de vie illimitée s’ils sont bien entretenus. Nous sommes prêts à aller au-delà des exigences réglementaires afin de rassurer la population.»
-Éric Prud’homme, chef des affaires publiques de l’est du Canada pour Enbridge

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