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Petite enquête pour petit peuple

Photo: www.journaldemontreal.com

Une enquête du Journal de Montréal révèle que les anglophones de Montréal connaissent mal la culture populaire québécoise. En effet, lorsqu’on leur demande «Connaissez-vous Guy A. Lepage, Ron Fournier, PKP ou Véro», la plupart des anglos répondent non.

Voici un extrait de l’article:

«à peine 4% d’entre eux ont une idée de l’existence de l’animateur Guy A. Lepage qui tient depuis 10 ans la barre de l’émission Tout le monde en parle.

C’est pire pour l’animateur Jean-René Dufort, inconnu de 98% d’entre eux.

La chanteuse Marie-Mai, qui a rempli huit fois le Centre Bell, demeure une étrangère pour plus de trois Montréalais anglophones sur quatre»

Ma réponse au Journal de Montréal : ouin, pis?

Qu’essaie-t-on de démontrer par cette enquête? Que la culture générale des anglophones ne perce pas le vase clos de notre culture distincte? Qu’essaie-t-on de dire? «Y connaissent pas nos veudettes, y nous aiment pas»?

Que les anglos n’adhèrent pas à la culture québécoise est peut-être triste, mais c’est plutôt normal. Qu’on ait des affinités culturelles en fonction de la langue n’est pas très étonnant. Je serais curieuse de savoir combien de francophones connaissent les Rick Mercer, George Stroumboulopoulos et autres Jay Baruchel, que l’on peut voir sur les ondes de la télévision canadienne anglaise, des postes auxquels on a accès au Québec.

Cette enquête qui fait le procès de l’inculture anglophone sans jamais retourner le miroir est typique d’une mentalité de petit peuple qui tente de s’élever en rabaissant l’autre. Ça ne m’apparaît pas très constructif et je me demande quel sentiment nourrit-on en dressant ce genre de constat. Dans quel but créerait-on ce bizarre sentiment d’insécurité alors que la culture québécoise est à n’en pas douter une très grande richesse? Elle affirme la spécificité d’un peuple et réussit à contrer le bulldozer culturel américain auquel le Canada anglais a du mal à résister. Nous devrions en être fiers, assez fiers pour se contrebalancer de ce que les anglophones en pensent. Au pire, c’est triste pour eux. Au pire, si on veut jouer à une puérile guéguerre de comparaison, au niveau culturel, on les clenche. On les clenche aux Oscar, on les clenche à Cannes, on les clenche à Las Vegas, Gregory Charles les clenche tous à lui seul.

Par ailleurs, si le but de l’exercice est tout simplement de jouer à «qui est le plus stupide» ou de mettre le nez du monde dans le caca de leur ignorance, je me ferai un plaisir de ressortir un bon vieux vox pop de Guy Nantel.
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