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La lutte à finir des sages-femmes

Les premières maisons de naissance ont vu le jour il y a 15 ans au Québec, après une longue lutte menée par les sages-femmes. Bien que cette profession soit au­jourd’hui reconnue, la bataille n’est pas terminée, selon la porte-parole de la Coalition pour la pratique sage-fem­me, Nicole Pino.

Comment a évolué la profession de sage-femme depuis l’apparition des premières maisons de naissance?
Ça évolue assez tranquillement. Au départ, il n’y avait pas assez de sages-femmes pour en former d’autres. Il y a eu des projets-pilotes de maisons de naissance, mais après, il n’y en a plus eu. Alors, les sages-femmes ont été limitées aux établissements qui existaient déjà parce qu’elles travaillent exclusivement dans ce cadre-là. Depuis quelques années, de nouvelles maisons de naissance se sont ajoutées, plus un point de service de sage-femme sur le Plateau. Dans la politique de périnatalité qui est sortie en juin 2008, le gouvernement a promis 13 nouvelles maisons de naissance d’ici 10 ans.

A-t-il  commencé à remplir ses promesses?
On attend toujours le plan de mise en Å“uvre de sa politique de périnatalité. On a l’impression que ce n’est pas une priorité pour lui. Ce n’est pas qu’il ne veut pas, c’est qu’il priorise autre chose.

Vous avez un argument de taille avec le baby-boom qui perdure…
Oui, les listes d’attente débordent. Mais, pour la mise sur pied de maisons de naissance, il faut la volonté du milieu, celle de l’agence, celle du ministère. Dans certains milieux, il y a des médecins qui ne sont pas chauds à l’idée de la création d’une maison de naissance. C’est arrivé par exemple dans la région de Kamouraska, où des médecins ont menacé de démissionner si des sages-femmes venaient y travailler.

Est-ce qu’il y a des hommes qui veulent exercer cette profession ?
Pour le moment, il n’y en a pas. La profession n’est pas fermée aux hommes, mais ça n’a pas adonné encore.

Pour devenir sage-femme, il faut aller à l’Université du Québec à Trois-Rivières qui offre le baccalauréat en pratique de sages-femmes. Est-ce qu’on a comme projet d’offrir la formation ailleurs?
Non, pas pour le moment. C’est un programme qui est jeune. Il a seulement 10 ans. De plus, seules 32 étudiantes par année sont admises au programme. Ce n’est pas beaucoup, parce qu’il faut les jumeler à des sages-femmes pendant leur stage. C’est pour cela qu’on a besoin de nouveaux lieux de naissance : on voudrait faire en sorte que plus de sages-femmes travaillent.

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