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François Legault veut évaluer la performance des profs

La Coalition pour l’avenir du Québec, qu’a cofondée l’ancien ministre péquiste François Legault avec l’homme d’affaires Charles Sirois, propose de hausser le salaire des enseignants d’en moyenne 20%, mais en contrepartie, elle veut pouvoir évaluer leur performance en classe.

Dans ses propositions en matière d’éducation rendues publiques mardi, la coalition recommande que le travail des enseignants soit contrôlé à deux reprises pendant l’année scolaire. Ces évaluations tiendraient compte du milieu socioéconomique des élèves, de leur potentiel et du nombre d’élèves en difficulté dans les classes.

Les enseignants ne pourraient pas gonfler artificiellement les notes de leurs élèves, puisque ceux-ci devraient passer des examens ministériels de fin d’année dans les principales matières, et ce, dès la première année du primaire.

Si la performance des enseignants est décevante, ils seront invités à suivre un stage de perfectionnement ou à profiter d’un programme de mentorat.

«Cependant, si en dépit de toute cette aide la performance continue à laisser à désirer, on croit que l’enseignant doit perdre son poste, a dit l’ancien politicien. On pense qu’au Québec, tous les enfants ont droit à un enseignant compétent et motivé.»

Les enseignants qui choisiraient de travailler dans des milieux défavorisés ou dans des classes où il y a plusieurs élèves en difficulté obtiendraient une hausse salariale supérieure à 20%.

La présidente de la Fédération des commissions sco­lair­­es du Québec, Josée Bou­chard, a trouvé «méprisante» l’idée d’évaluer la performance des enseignants et des écoles. «À Montréal, il y a des enfants qui mangent un repas par jour. Tu as beau avoir le modèle d’évaluation de la dire­c­tion d’école, ce n’est pas comme ça qu’on va réussir à faire performer ces enfants», a-t-elle déclaré.

Pour le président de la CSQ, Réjean Parent, la proposition de François Legault donne l’impression que le système d’éducation n’emploie que des incompétents. «Com­me si la sécurité d’emploi était un gage d’incompétence», s’est-il exclamé mardi. Selon lui, les idées mises de l’avant par la coalition n’auront pas pour effet de valoriser le travail des enseignants québécois.

Quant à la Fédération au­ton­o­me de l’enseignement, elle croit que la Coalition pour l’avenir du Québec ne s’attaque pas aux véritables problèmes qui minent le système d’éducation, soit le manque de ressources et l’intégration des élèves en difficulté. «François Legault aurait peut-être eu intérêt à venir constater dans quelles conditions les professeurs travaillent et continuent malgré tout à se donner corps et âme pour offrir des services de qualité», a indiqué le président de la fédération, Pierre Saint-Germain.

D’autres propositions

  • Le contrat de travail des enseignants dans une même école serait de trois à cinq ans.
  • Les 69 commissions scolaires seraient remplacées par 39 directions régionales.
  • Le nombre de parents siégeant aux conseils d’établissement augmenterait. Ces derniers auraient le pouvoir d’embaucher et de congédier les directeurs d’école.

 

  • Les directions d’école seraient responsables de la répartition de leur budget et de la gestion de leurs ressources.
  • Les universités devraient elles aussi signer des contrats de performance.
  • Les droits de scolarité seraient augmentés, mais un programme de prêts et bourses serait mis en place.
  • Les programmes d’études universitaires qui pou­r-raient être considérés comme excellents sur la scène internationale seraient valorisés.

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