Soutenez

Est-ce une saison de la grippe exceptionnelle?

TORONTO – L’activité grippale a commencé au début du mois de décembre au Québec, a affirmé mardi le directeur national de la Santé publique. Depuis, elle s’est accentuée, et la tendance est actuellement à la hausse. Les autorités sanitaires s’attendent à ce que cela se produise à la fin janvier ou au début février — voire plus tard.

Est-ce que cette saison grippale s’annonce désastreuse? Ou est-ce que nous avons, en tant que société, tendance à oublier ce que la grippe provoque une saison après l’autre?

Bon nombre de questions de ce genre émergent ces jours-ci. En voici quelques-unes:

Q: Est-ce une saison exceptionnelle de grippe?

Pas vraiment. Il s’agit d’une saison de la grippe, tout simplement — ce qui signifie qu’alors que l’activité augmente dans votre municipalité ou province, vous pouvez vous attendre à voir une progression des maladies qui peut donner l’impression que presque tous les gens sont malades.

Si vous consultez un graphique de l’activité grippale sur l’année, vous constatez que les gens peuvent contracter la grippe à tout moment. Mais la plupart des cas surviennent lors d’une période de pointe — ou deux périodes certaines années.

La période de pointe de l’an dernier, provoquée en grande partie par le virus H3N2, a été plutôt virulente. Cette année, le virus H1N1 prédomine jusqu’à maintenant. Et tandis que certaines régions du pays sont actuellement dans un sommet d’éclosion, le niveau d’activité se situe dans la moyenne des saisons grippales.

«Cela s’apparente à une solide saison de H1N1», a dit la docteure Allison McGeer, l’une des principales spécialistes de la grippe au Canada qui dirige le centre de lutte contre les infections à l’hôpital Mont-Sinaï de Toronto.

Mme McGeer a dit croire que l’éclosion en Alberta pourrait avoir déjà atteint son sommet. «Ce sera terminé dans un mois. Il y a eu une activité importante, mais rien de terrible. Et ça devrait en rester là.»

Q: N’est-ce pas le virus H1N1 qui avait causé la pandémie de 2009? Est-il différent ou plus dangereux que les autres virus de la grippe?

H1N1 est le virus qui a causé la pandémie en 2009. Mais il circule depuis près de cinq ans, et est désormais considéré comme l’un des virus saisonniers courants de la grippe. Les autres sont le H3N2, également un virus de type A, et d’autres virus de type B.

Tandis que la vaste majorité des gens qui contractent la grippe n’ont pas besoin de soins médicaux, la grippe a le potentiel de causer des maladies graves — et cela est vrai pour le H1N1, le H3N2 et les virus de type B.

Q: Il y a eu des cas de décès de jeunes adultes et d’adultes d’âge moyen rapportés dans les médias. La grippe n’est-elle pas généralement plus fatale pour les gens plus âgés?

Le H1N1 est particulier en raison des gens qui y sont vulnérables et qui sont le plus touchés. La docteure Danuta Skowronski, du Centre de contrôle des maladies en Colombie-Britannique, a étudié le phénomène.

Mme Skowronski et certains collègues ont récemment examiné des échantillons de sang de personnes de tous âges, pour tenter de déterminer le niveau de vulnérabilité au H1N1 dans la population.

Les jeunes enfants — nés après la pandémie — risquent davantage d’être vulnérables au H1N1; moins de 20 pour cent d’entre eux ont des anticorps contre le virus. Et les adultes plus âgés, qui combattent difficilement le H3N2, semblent en tant que groupe avoir une bonne protection contre le H1N1.

Les jeunes adultes et les adultes d’âge moyen ont moins de chance d’avoir les anticorps contre ces virus.

Il faut rappeler que des gens meurent chaque année de la grippe. Mais souvent ces décès surviennent chez les personnes âgées. Les décès d’adultes plus jeunes sont plus inattendus.

Q: Y a-t-il plus de cas de grippe qu’à l’habitude?

Les chiffres ne veulent pas dire grand-chose lorsqu’il est question de saison grippale, et ne devraient pas être source d’inquiétude pour le public, a fait valoir Mme McGeer.

La réalité est que la plupart des gens ayant la grippe ne vont pas voir le médecin, et que plusieurs de ceux qui consultent ne sont pas testés pour la grippe — bien qu’il y ait une utilisation croissante de ces examens.

Ce qu’il est important de souligner, c’est que pour chaque cas confirmé, il y a bon nombre d’autres infections n’ayant pas été détectées. C’est pourquoi les experts de la grippe usent souvent de l’analogie de la pointe de l’iceberg.

Si l’Alberta compte 1000 tests positifs de la grippe, cela signifie qu’il y a un bon nombre de cas dans la province. Mais est-ce que ce nombre est exceptionnel? Pas au sommet d’une saison active de la grippe.

Q: Des gens dans mon quartier, ou ma ville, sont déjà malades. Si je n’ai pas encore eu de vaccin, est-ce encore le temps? Est-ce que cela vaut la peine?

Les responsables de santé publique diront toujours qu’il n’est jamais trop tard.

Et étant donné que les virus de la grippe continueront de circuler durant les prochaines semaines — bien que probablement à des niveaux inférieurs —, obtenir un vaccin pourrait vous éviter d’être malade.

Mais un vaccin n’offre pas de protection immédiate. Cela peut prendre de deux à trois semaines avant qu’un vaccin ne génère la protection voulue. Alors il ne faut pas être surpris si vous obtenez un vaccin la fin de semaine et tombez malade la semaine suivante. Le vaccin n’aura pas causé la maladie: il n’aura tout simplement pas eu le temps de faire son travail.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.