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Pauline Marois garde l'agenda ouvert

Photo: Ryan Remiorz
Alexandre Robillard - La Presse Canadienne

DRUMMONDVILLE, Qc – La chef péquiste Pauline Marois garde «l’agenda ouvert» quant à l’éventualité d’un référendum sur l’indépendance du Québec, tout en invitant les électeurs qui n’en veulent pas à voter quand même pour sa formation politique.

Mme Marois a répété jeudi que tous les cas de figure sont possibles, si le Parti québécois forme un gouvernement majoritaire, dont la possibilité de ne pas tenir de consultation sur la place du Québec dans le Canada.

Lors d’une conférence de presse dans la circonscription de Drummond-Bois-Francs, la chef péquiste a rappelé sa promesse de présenter un livre blanc sur l’avenir du Québec, un projet dont elle n’a pas précisé l’échéance autrement que lors d’un prochain mandat péquiste.

«Je veux garder l’agenda ouvert. Nous allons réfléchir ensemble à l’avenir du Québec, il y aura un livre blanc, et s’il y a lieu de tenir un référendum, nous prendrons le temps de l’arrêter, d’entendre le point de vue des citoyens et si nous ne croyons pas pertinent de le faire nous ne le ferons pas, a-t-elle dit. Donc, l’agenda est ouvert.»

Du même souffle, Mme Marois a invité les électeurs intéressés par le programme péquiste à voter pour son parti même s’ils ne veulent pas de référendum sur l’indépendance, promettant que «personne ne sera pris par surprise».

«S’il est intéressé (l’électeur) par le programme du Parti québécois, il devrait voter pour le Parti québécois», a-t-elle dit.

En annonçant en février son projet de livre blanc, Mme Marois n’avait pas voulu présumer de l’orientation que les Québécois choisiront. Elle avait répété qu’un référendum pourrait être organisé au moment jugé approprié, sans plus de précision.

Mme Marois a expliqué jeudi qu’elle pourrait s’inspirer de la commission Bélanger-Campeau sur l’avenir politique du Québec pour élaborer le projet de livre blanc.

Cette commission, mandatée par l’ancien premier ministre libéral Robert Bourassa, avait mené à deux commissions parlementaires, l’une sur des changements à la Constitution canadienne et l’autre, sur la souveraineté, a rappelé Mme Marois.

«Lorsque nous choisirons de tenir un référendum, il y aura des débats avec la population québécoise, on ne fera pas ça en cachette, on ne fera pas ça pendant la nuit, et il faudra qu’il y ait un certain consensus, a-t-elle dit. D’ailleurs, c’est pour ça que j’ai bien indiqué qu’on ne fera pas de stratégie sur la place publique, mais il n’y a pas d’engagement à tenir un référendum, mais il n’y a pas non plus d’engagement à ne pas en tenir.»

La chef péquiste, qui a fait campagne jeudi à Drummondville, Saint-Hyacinthe et Longueuil, n’a pas énoncé les conditions qui pourraient mener à un référendum.

«Quand on engage un débat de cet ordre-là, il vient un temps où on peut mesurer le fait qu’on souhaite ou non aller se prononcer sur cette question», a-t-elle dit.

Alors qu’un de ses candidats dans la circonscription de Portneuf s’est décrit comme «un souverainiste en temps et lieu», mercredi, Mme Marois a affirmé qu’elle est une «souverainiste, point».

Mme Marois ne s’est pas engagée à déposer de projet de loi sur la citoyenneté, contrairement à une promesse faite durant la campagne électorale de 2012, qui a permis au PQ de former un gouvernement minoritaire.

La chef péquiste a affirmé que cette question pourra être soulevée lors du débat qui suivra la publication du livre blanc.

«Le débat pourra se faire sur ce que nous pouvons faire maintenant dans un contexte de fédération où nous n’avons pas tous les pouvoirs et tous les moyens et ce que nous pourrions faire éventuellement dans un contexte d’État souverain», a-t-elle dit.

Quant à la refonte de la loi 101, Mme Marois a l’intention de revenir à la charge avec le projet de loi 14, bloqué par l’opposition, qui ne prévoit pas d’étendre ses dispositions aux étudiants des cégeps, contrairement à ce que le PQ voulait avant de prendre le pouvoir.

«Nous allons nous en tenir à cette orientation», a-t-elle dit.

Après avoir annoncé la candidature du président de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) Daniel Lebel dans la circonscription de Drummond-Bois-Francs, détenue par la Coalition avenir Québec, Mme Marois a participé en soirée au rassemblement de sa candidate dans Verdun, la metteure en scène Lorraine Pintal, qui tentera de remporter cette circonscription libérale.

Dans son discours aux militants de Verdun, Mme Marois s’est moquée du chef libéral Philippe Couillard, qui a déclaré mercredi qu’il détestait le gouvernement péquiste.

«Moi vous savez, je ne déteste personne», a-t-elle dit.

Mme Marois a souligné qu’un candidat vedette des libéraux, Carlos Leitao, avait exprimé une opinion favorable envers les politiques économiques du PQ, dont son dernier budget.

«Contrairement à Philippe Couillard, lui, il a beaucoup aimé le budget de notre gouvernement», a-t-elle lancé.

La chef péquiste a cité plusieurs extraits d’analyses de M. Leitao où l’économiste à la Banque Laurentienne exprime des opinions favorables envers les politiques du ministre des Finances Nicolas Marceau.

«Ça c’est l’économiste qu’a nommé aujourd’hui M. Couillard, a-t-elle dit. Je l’aime bien, je ne le déteste pas.»

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