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L’open data pour lutter contre les pollueurs

Photo: Archives Métro

Malgré les amendes, certaines entreprises québécoises polluent l’environnement pendant plus de 10 ans avant de se conformer. Pour tenter d’y remédier, Québec Ouvert, un regroupement de «hackers» à vocation sociale, presse le ministère d’agir.

Ces adeptes du mouvement open data (données ouvertes) pensent que si Québec rendait public de façon systématique les avis de non conformité environnementale des entreprises polluantes «cette publicité défavorable pousserait ces dernières à corriger le tir».

Jean Cinq-Mars est le Commissaire au développement durable chargé notamment de veiller au respect de la Loi sur la qualité de l’environnement. Dans son dernier rapport, il écrit être «surpris de voir que de nombreux avis d’infraction sont envoyés à répétition aux mêmes entreprises, mais que celles-ci continuent leurs opérations sans se conformer aux normes».

Il note que 41% des 70 dossiers qu’il a vérifié l’année précédente demeurent non conformes, dont un cas qui perdure depuis 12 ans ou un autre qui a mis 17 ans pour être réglé.

Il est impossible de connaître facilement le nom des entreprises, car comme le souligne le commissaire dans son rapport «contrairement à ses homologues ontariens et américain, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) n’utilise pas son site internet dans le but de rendre systématiquement accessible les renseignements de première importance dont il dispose (quantité, qualité ou concentration des contaminants, résultats des inspections, cas de non conformité actuels et qui perdurent…)

Aux États-Unis, par contre, grâce au site internet ECHO (epa-echo.gov), on peut, en quelques clics, afficher la carte des infractions liées à l’environnement et s’assurer ainsi de la qualité de l’eau potable, de l’air ou s’informer des rejets toxiques effectués à proximité de son lieu d’habitation.

«Avec des données ouvertes en matière d’environnement au Québec, on pourrait établir des relations entre les sources de pollution et les proportions d’infections ou de maladies. Des ONG pourraient établir des rapport sur la performance environnementale des entreprises qui n’auraient pas d’autre choix que de réagir pour sauver leur réputation», note Jonathan Brun, co-fondateur de Québec Ouvert.

Au moment de mettre en ligne il n’avait pas été possible de recueillir de commentaire du MDDEP. Mais selon un rapport gouvernemental obtenu par La Presse, «le premier ministre Jean Charest devrait affirmer sa volonté d’amener l’administration au web 2.0 et de faire un gouvernement ouvert».

Et à Montréal ?
L’ouverture progressive de certaines des données de la Ville a permis à un programmeur de créer Remtl.ca, un site qui cartographie quelque 1500 sites contaminés sur l’île grâce à Googlemaps. Étonnant de voir que plusieurs jardins communautaires encore en activité ont des sols contaminés au plomb, zinc ou autres hydrocarbures!

Du côté de la Ville, on précise que ce type de données n’est pas toujours fiable. On suggère plutôt de contacter son arrondissement via le 311 pour obtenir des données actualisées.

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