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Tous doivent mettre l'épaule à la roue,dit la juge

Lia Lévesque - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – La juge France Charbonneau a mis un terme aux travaux de la commission d’enquête, vendredi, invitant tous les citoyens du Québec à mettre l’épaule à la roue pour combattre la collusion et la corruption.

«À eux seuls, les lois et règlements ne viendront pas à bout de la collusion et de la corruption. C’est pourquoi nous devons tous mettre l’épaule à la roue», a-t-elle affirmé, à la clôture de son allocution.

Elle s’est dite consciente du fait qu’à la lumière de tout ce qui a été entendu par la commission en deux ans et demi d’audiences, depuis mai 2012, «la confiance du public dans nos institutions doit être restaurée».

Elle a pris soin de rappeler que bien que plusieurs firmes de génie-conseil et entrepreneurs ont été montrés du doigt devant la commission d’enquête, la grande majorité sont honnêtes.

La juge Charbonneau a aussi précisé que si des personnes ou organismes devaient être blâmés dans son rapport final, en vertu de ses règles de procédure ils seront avisés au préalable et pourront être entendus en audience. Il n’a pas été précisé si ces audiences seraient alors publiques ou privées.

La juge a voulu visiblement réduire les attentes quant à ses futures recommandations portant sur les partis politiques: «il nous apparaît utile de mentionner que la commission n’a pas reçu le mandat d’analyser le financement des partis politiques dans son sens large, mais uniquement lorsqu’il est en lien avec l’octroi et la gestion de contrats dans le secteur public, lesquels doivent à leur tour être en lien avec l’industrie de la construction», a-t-elle souligné.

Elle a aussi répondu à certaines critiques, visiblement, en rappelant qu’elle devait s’assurer de protéger et respecter les enquêtes en cours et d’éventuelles poursuites judiciaires.

Elle a longuement remercié son équipe, les enquêteurs, les journalistes d’enquête et tous ceux qui ont contribué à ses travaux.

Comme plusieurs témoins et experts devant elle ont rappelé l’importance d’une loi pour protéger les sonneurs d’alerte ou dénonciateurs éthiques, elle a souligné l’importance de la dénonciation pour combattre la collusion et la corruption.

«La dénonciation ne doit plus être perçue comme un acte de trahison mais être fortement encouragée comme un geste de grande loyauté envers l’organisation, la fonction publique et toute la société en général», a-t-elle affirmé.

Au final, après deux ans et demi d’audiences, 262 personnes ont témoigné devant la commission d’enquête, ce qui inclut les témoins des faits, les experts et les représentants des organismes de surveillance.

De même, 1400 personnes ont été rencontrées dans le cadre de ses travaux et la commission a traité 7500 communications du public.

La commission a tenu 261 jours d’audiences, ce qui a donné ultimement 66 000 pages de transcription.

Les décrets créant la commission d’enquête et officialisant les nominations avaient été adoptés en octobre et novembre 2011, mais les audiences avaient débuté en mai 2012.

Le rapport final de la commission d’enquête est attendu le 19 avril prochain. Il sera remis au gouvernement, qui décidera ensuite ce qu’il en fera.

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