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Québec alourdit le fardeau des contribuables

QUÉBEC – Le fardeau fiscal des contribuables québécois va s’alourdir encore un peu plus en 2015-2016.

Québec a décidé de puiser dans leurs poches 262 millions $ supplémentaires pour effacer tout déficit dans le délai prévu.

Diverses sociétés (les banques, les compagnies d’assurances et les centres de recherche) devront elles aussi faire leur part pour viser l’équilibre budgétaire, en devant se passer de quelque 338 millions $ de crédits d’impôts.

Au total, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a donc annoncé mardi pour 600 millions $ de nouvelles mesures fiscales à imposer aux particuliers et aux sociétés, dans le cadre du retour planifié à l’équilibre budgétaire en 2015-2016.

Le ministre a fait l’annonce des diverses mesures adoptées à l’occasion de la présentation de sa mise à jour économique et financière, qui fait suite au budget présenté en juin dernier.

D’ici le prochain budget, attendu fin mars 2015, Québec doit encore trouver 1,1 milliard $ de dépenses à comprimer ou de mesures fiscales à imaginer, pour ne pas rater sa cible, et éviter de s’exposer à une éventuelle décote.

Le gouvernement avait calculé au printemps dernier que sans intervention musclée pour mieux contrôler ses revenus et ses dépenses, le déficit du Québec pouvait atteindre 7,3 milliards $ en 2015-2016. On s’est donné un objectif ambitieux: corriger le tir en deux ans.

En juin dernier, dans son budget, Québec avait identifié 3,6 milliards $ de compressions, soit 50 pour cent de l’objectif de réduction. Depuis, grâce à un contrôle serré des dépenses, une série de compressions dans l’appareil d’État et diverses mesures fiscales, le gouvernement a calculé avoir identifié 2,4 milliards $ de plus, soit 34 pour cent de l’objectif. Au total, 84 pour cent de l’effort budgétaire requis serait donc déjà accompli, a fait valoir le ministre Leitao, en se faisant rassurant quant à la suite des choses.

Aussi, trouver d’ici le mois de mars le pourcentage manquant ne sera «pas particulièrement problématique» dans ce contexte, selon le ministre des Finances, qui s’est montré optimiste en conférence de presse.

Il a soutenu que le gouvernement allait réussir à retrouver l’équilibre essentiellement en comprimant ses dépenses, donc en épargnant le plus possible les contribuables, qui sont «très peu» touchés dans le processus, selon M. Leitao.

C’est «dans la colonne des dépenses» gouvernementales qu’a été fait «le gros» de l’exercice de compressions budgétaires, a renchéri le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.

Il reste que plusieurs catégories de contribuables devront mettre l’épaule à la roue.

Les employés syndiqués vont devoir faire leur part. Le crédit d’impôt pour cotisation syndicale est réduit, entraînant une économie de 112 millions $ par année.

Les automobilistes aussi. Les droits d’immatriculation des grosses cylindrées vont augmenter, au total de 8 millions $ par an, à compter du 1er janvier. Pour une cylindrée de 6 litres et plus, la hausse atteindra 200 $.

La prime d’assurance automobile va augmenter à compter de janvier 2015, de 20 $ en moyenne pour un véhicule de promenade.

Les sociétés ne seront pas épargnées.

Québec impose dès maintenant une surtaxe «temporaire» de 1,68 pour cent sur la masse salariale des banques et autres institutions financières.

De plus, la taxe sur le capital des compagnies d’assurances passe immédiatement de 2 à 3 pour cent.

Le gouvernement Couillard demeure confiant de pouvoir engranger des surplus dans ses coffres à compter de 2017-2018. Si surplus il y a, on nous promet des baisses d’impôts.

Entre-temps, en 2014-2015, Québec croit toujours pouvoir afficher un déficit de 2,35 milliards $, avant de pouvoir enfin atteindre l’équilibre budgétaire l’année suivante.

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