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Traitement de faveur de la ministre Diane Finley

OTTAWA – La ministre fédérale Diane Finley a accordé un «traitement de faveur» à un rabbin d’Ottawa proche des conservateurs — et du premier ministre — pour le financement d’un centre communautaire, une subvention qui lui avait auparavant été refusée par les fonctionnaires, conclut la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique.

Les motifs derrière ce traitement préférentiel demeurent nébuleux, mais «des considérations politiques ont peut-être influé sur la décision de financement», écrit Mary Dawson dans un rapport rendu public mardi. Il est néanmoins «clair», aux yeux de Mme Dawson, que la décision d’accorder une subvention de 1 million $ au Markham Centre for Skills and Independence relevait du «traitement de faveur».

Le premier ministre a pris la défense de sa ministre des Travaux publics, mardi, à la période de questions aux Communes. Stephen Harper croit que Mme Finley a agi «de bonne foi» dans cette affaire, en usant de ses pouvoirs discrétionnaires, et souligné qu’elle n’avait tiré aucun profit personnel en approuvant la subvention. Le chef de l’opposition, Thomas Mulcair, a plutôt parlé d’un «délit d’initié nauséabond».

Les faits qui sont reprochés à Mme Finley remontent à 2011, à l’époque où elle était ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences. Elle était alors personnellement intervenue pour ajouter à la liste des projets admissibles celui du centre communautaire de Markham, en Ontario, malgré les avis contraires des fonctionnaires de son ministère. En prenant cette décision «irrégulière», la ministre Finley «aurait dû raisonnablement savoir» qu’elle se plaçait «en situation de conflit d’intérêts», souligne la commissaire Dawson.

La commissaire souligne que plusieurs autres personnes sont intervenues en appui à cette proposition, notamment des membres du personnel du cabinet du premier ministre ainsi que les ministres John Baird et Peter Kent.

Le promoteur du projet de centre communautaires pour personnes handicapées de Markham, le rabbin Chaim Mendelsohn, se targue d’avoir su mobiliser un important soutien aux conservateurs lors du scrutin de 2011. Proche de l’ex-ministre Baird, il faisait partie de la délégation qui a accompagné le premier ministre en Israël en 2014.

Mme Finley ne se souvient pas avoir parlé de ce dossier avec ses collègues du cabinet ou avec Nigel Wright, alors chef de cabinet de Stephen Harper.

M. Wright a cependant dit à Mme Dawson que la ministre Finley l’avait pris à part lors d’une réunion du cabinet et lui avait demandé s’il considérait la proposition Markham «importante». M. Wright lui a alors répondu qu’il avait été chargé par le premier ministre de «s’en occuper».

«Selon M. Wright, son intention n’était pas de suggérer à Mme Finley qu’il faudrait approuver le financement du projet Markham, mais seulement qu’il était important d’examiner le dossier attentivement et de façon juste», écrit Mme Dawson.

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