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L'identité d'un agent d'infiltration sera protégée

Colin Perkel - La Presse Canadienne

TORONTO – L’identité d’un agent d’infiltration de la GRC qui avait gagné la confiance d’un Pakistanais soupçonné de complot pour commettre des attentats terroristes à Toronto devrait demeurer secrète, a statué mardi la Commission de l’immigration et du statut de réfugié.

Ce jugement renverse une précédente décision de la commission, qui estimait qu’Ottawa n’avait pas démontré la nécessité de protéger l’identité de l’agent d’infiltration de la Gendarmerie royale du Canada, qui devrait témoigner aux audiences pour déportation de Jahanzeb Malik, arrêté le 9 mars dernier.

L’Agence des services frontaliers du Canada a par la suite présenté une nouvelle requête pour obtenir une ordonnance de non-publication sur l’identité de ce policier, et le commissaire Harry Adamidis a accepté mardi d’émettre cette ordonnance, après plusieurs heures de plaidoiries à huis clos.

L’avocat de Jahanzeb Malik s’opposait à ce que l’agence fédérale revienne à la charge, plaidant qu’aucune information nouvelle ne pouvait soutenir une seconde requête. Me Anser Farooq a aussi plaidé que la défense de son client reposait sur la crédibilité et le comportement de l’agent de la GRC — et que les audiences de la commission devraient être publiques.

La procureure du ministre de l’Immigration, Jessica Lourenco, a soutenu de son côté qu’elle détenait une nouvelle information pour soutenir sa requête: l’agent de la GRC est toujours «actif sur le terrain», et le dévoilement de son identité pourrait mettre sa vie en danger, a-t-elle plaidé.

Le commissaire Adamidis a d’abord soutenu que l’audience à huis clos était appropriée dans ce cas-ci, et il a émis ensuite une ordonnance de non-publication sur toute information qui pourrait permettre d’identifier l’agent d’infiltration de la GRC. Il a aussi ordonné que M. Malik demeure détenu par les autorités de l’immigration jusqu’au prochain examen des motifs de cette détention, prévu pour le 11 ou le 12 mai. Le gouvernement canadien soutient que M. Malik, un entrepreneur âgé de 33 ans d’Ottawa, constitue une menace pour la sécurité aérienne et publique.

Lors de précédentes audiences devant la commission, la procureure Lourenco a soutenu qu’il avait évoqué le projet de faire exploser le consulat américain et des édifices du quartier des affaires à Toronto, et de filmer les attentats pour inspirer d’autres djihadistes. Elle a aussi soutenu que M. Malik avait tenté de «radicaliser» l’agent d’infiltration de la GRC en lui montrant des vidéos de décapitations apparemment attribuées au groupe armé État islamique, et qu’il a exprimé ouvertement son soutien à Al-Qaïda.

Aucune de ces allégations n’a été prouvée jusqu’ici devant une instance judiciaire ou quasi-judiciaire.

M. Malik est arrivé au Canada en 2004 pour y étudier, et il a obtenu sa résidence permanente en 2009. Son avocat se demande pourquoi le gouvernement canadien veut le déporter dans son pays natal plutôt que de déposer ici des accusations criminelles.

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