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Manque de femmes: deux chercheuses démissionnent

Michelle McQuigge - La Presse Canadienne

Deux chercheuses membres d’un comité de sélection chargé de reconnaître l’excellence en matière de science et de génie viennent de démissionner de leur porte pour attirer l’attention sur le manque de candidatures féminines.

Judy Illes et Catherine Anderson ont démissionné du comité de sélection du Panthéon canadien des sciences et du génie, ce mois-ci, après qu’elles eurent réalisé qu’aucune femme n’avait été mise en nomination pour une deuxième année consécutive.

Mme Illes, qui enseigne la neurologie à l’Université de Colombie-Britannique, avait déjà plaidé pour que davantage d’efforts soient déployés pour solliciter des candidatures féminines, lorsque les hommes avaient monopolisé les mises en candidature pour le concours 2013-2014. Lorsque le phénomène s’est produit de nouveau en 2014-2015, Mme Illes a quitté son poste, dénonçant un processus inefficace.

Quelques jours plus tard, c’était au tour de Mme Anderson, membre de la Faculté de médecine de l’Université de Colombie-Britannique, de démissionner de son poste au sein du comité.

Le Musée canadien des sciences et de la technologie, qui gère le Panthéon, accepte les mises en candidature provenant du public pendant une période d’un an.

Mme Illes soutient avoir fait pression pour que davantage d’efforts de sensibilisation et de promotion soient déployés auprès des universités et des différentes institutions pour faire connaître ce concours, mais elle estime que son plaidoyer est tombé dans l’oreille d’un sourd.

«Nous n’avons pas bien réussi notre travail, qui consistait à solliciter des candidatures provenant de tous les milieux», a déploré Mme Illes au cours d’une entrevue depuis Vancouver. «Le Canada abrite des ingénieures et des femmes de science formidables. Le fait de n’avoir pu obtenir de femmes en lice durant deux années consécutives est un signe d’échec de notre part», a-t-elle conclu.

Mme Anderson a renchéri, justifiant sa démission par le fait qu’elle voulait provoquer un changement d’attitude chez les responsables du Panthéon. «De bonnes suggestions avaient été formulées l’an dernier, mais on n’a rien fait pour les mettre en vigueur. Si l’on continue à faire d’excellentes suggestions et à attendre que quelqu’un les mette en vigueur l’année suivante, on attendra toujours à l’année prochaine», a déploré Mme Anderson.

Olivier Bouffard, porte-parole du musée, a confirmé que Mme Illes avait soulevé ce problème de manque de représentativité féminine en juin dernier, au milieu du processus de candidature de 2014-2015. Il a indiqué que l’institution croyait que les remarques de Mme Illes étaient justifiées et que le musée cherchait à corriger le problème. Il n’a pas voulu commenter davantage.

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