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Course PQ: les deux adversaires de PKP satisfaits

Parti Quebecois leadership candidate Pierre Karl Peladeau looks up as fellow candidate Martine Ouellet makes a point during the final debate in Montreal, Thursday, May 7, 2015. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: The Canadian Press

QUÉBEC – Les deux derniers adversaires de Pierre Karl Péladeau dans la course à la direction du Parti québécois ont estimé mardi que la question des risques de conflits d’intérêts entre son implication politique et le conglomérat qu’il contrôle, Québecor, a été abordée de façon satisfaisante durant la campagne qui s’achève.

Martine Ouellet a affirmé qu’elle ne s’était pas empêchée d’aborder le sujet, qui n’a cependant jamais été soulevé directement par un des candidats lors des débats les réunissant, mais seulement dans les points de presse de certains d’entre eux.

En dressant un bilan de sa campagne, Mme Ouellet a affirmé que les 71 000 membres du PQ qui commenceront mercredi à voter pour leur prochain chef disposent de toutes les informations pour saisir les risques liés à la situation de M. Péladeau.

«Les gens ont conscience de ça et vont faire leur choix en toute connaissance de cause», a-t-elle dit.

Prudente sur le sujet, Mme Ouellet a affirmé que M. Péladeau devra prendre une décision, relativement à ses actifs, mais elle a ajouté qu’il serait inopportun de sa part de commenter davantage dans le contexte de la course à la direction.

Pour expliquer sa position, Mme Ouellet, qui se présente comme la candidate qui représente le mieux «l’essence» et «les racines» du PQ, a plaidé qu’elle avait axé sa campagne sur les idées, alors que la situation de M. Péladeau est «un état de fait».

«Je ne suis pas bien placée, étant donné que peu importe les commentaires que je ferai sur cette question, ils seront analysés comme candidate et donc on travaille tous les deux pour atteindre le même objectif, devenir chef du PQ et devenir première ministre en 2018, a-t-elle dit. Et c’est sous cet angle-là que mes commentaires seront analysés et pas de manière objective et je crois que ce n’est pas approprié actuellement.»

En faisant également son bilan de campagne, le candidat Alexandre Cloutier a estimé que les aspirants avaient suffisamment abordé la question des risques de conflits d’intérêts de M. Péladeau, qui s’est engagé à placer volontairement ses actifs dans une fiducie tout en interdisant la vente de son bloc de contrôle de Québecor.

«Je pense que c’est un enjeu qui est réel, c’est un enjeu qui a été débattu au sein, à la fois de mêlées de presse, de débats, mais aussi qui fait partie de l’environnement médiatique depuis le début de cette course et je dirais même depuis plus longtemps, a-t-il dit. On aura encore la chance d’en débattre.»

M. Cloutier a notamment évoqué une commission parlementaire qui étudiera fin mai des resserrements du code d’éthique des députés, où les libéraux, caquistes et députés de Québec solidaire aborderont la question.

Au moment du déclenchement de la course, cet hiver, les libéraux, pour qui M. Péladeau doit choisir entre la politique ou son entreprise, s’étaient engagés à observer une réserve à ce sujet, d’ici au choix du prochain chef péquiste, afin de laisser aux militants le soin d’en débattre.

Alors que six péquistes avaient annoncé leur candidature, trois ont abandonné, dont Jean-François Lisée et Pierre Céré, qui avaient abordé le sujet de front. M. Céré a même affirmé avoir subi la colère de M. Péladeau à ce sujet.

Mme Ouellet a exprimé sa surprise, mardi, que M. Péladeau puisse encore avoir des contacts avec le conglomérat Québecor, comme l’a confirmé le président du conseil de l’entreprise, Brian Mulroney, la semaine dernière.

«Effectivement c’est surprenant», a-t-elle dit.

L’an dernier, au moment du saut en politique de M. Péladeau, Québecor avait affirmé que celui-ci ne participerait «plus aux décisions concernant la gestion des affaires courantes et stratégiques de l’entreprise».

D’autre part, Mme Ouellet a dit mardi que M. Péladeau se trompe quand il affirme que le Québec n’a pas le pouvoir de bloquer le projet d’oléoduc de TransCanada.

Selon Mme Ouellet, même si ce type de projet est de compétence fédérale, le gouvernement du Québec a la possibilité de l’empêcher, bien que cela soit plus compliqué qu’avec un refus des autorités fédérales.

«Il se trompe, a-t-elle dit. Je pense que, peut-être, il ne connaît pas assez le dossier. Mais il se trompe. On a déjà réussi à bloquer le projet de port pétrolier de Cacouna, et ça c’est par les moyens du Québec. Et Québec a toute une série de permis à émettre. C’est sûr que c’est plus compliqué. Et c’est plus long parce que ça va être morceau par morceau qu’il va falloir le bloquer.»

Selon Mme Ouellet, M. Péladeau utilise la responsabilité d’Ottawa, à qui revient la décision globale sur le projet, pour éviter de se prononcer sur l’oléoduc, qui doit transporter du pétrole albertain, alors que tous les autres candidats s’y sont opposés.

«Je pense que c’est un choix de sa part, une façon de se défiler pour ne pas se positionner», a-t-elle dit.

Tant Mme Ouellet que M. Cloutier espèrent que M. Péladeau restera sous la barre des 50 pour cent de votes, vendredi, ce qui forcerait un second tour. M. Cloutier a affirmé qu’aucune discussion d’alliance n’avait été amorcée, tandis que Mme Ouellet s’est limitée à dire que des sensibilités ont été identifiées depuis le début officiel de la course, en février.

M. Cloutier s’est félicité d’être demeuré au-dessus de la mêlée en menant une campagne d’idées qui lui permet d’affirmer que son organisation est sur une lancée.

«Ce qu’on dénote dans cette course au leadership depuis le début, c’est la tendance à la hausse et j’ai assez d’expérience en politique pour dire qu’une tendance à la hausse, c’est dur à arrêter», a-t-il dit.

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