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L’Ordre des psychologues s’attaque aux faux psychothérapeutes

Devenir psychologue demeure, encore aujourd’hui, la façon la plus directe de se préparer à la pratique de la psychothérapie. Photo: Métro

MONTRÉAL – L’Ordre des psychologues du Québec a commencé à faire le ménage et à sévir contre ceux qui se prétendent faussement psychothérapeutes: il vient de déposer ses toutes premières poursuites pour exercice illégal de la profession.

Deux plaintes ont été autorisées par des juges et d’autres suivront sous peu, a fait savoir l’Ordre, mercredi.

Depuis que le projet de loi 21 a été adopté et est entré en vigueur en 2012, l’Ordre a le pouvoir de faire cesser l’exercice illégal de la psychothérapie.

Et le travail ne manquera pas: depuis 2010, il a reçu 847 signalements.

L’Ordre explique que parce qu’il s’agit d’une activité «à haut risque de préjudice pour le public», surtout pour les personnes déjà vulnérables, seuls ceux qui sont médecins, psychologues ou qui détiennent un permis de psychothérapeute peuvent offrir du soutien psychologique de cette nature. La loi de 2012 prévoit ainsi que la psychothérapie est désormais «un acte réservé» à ces seules personnes.

Ce pouvoir de poursuivre ceux qui se prétendent psychothérapeutes sans aucune qualification était demandé et souhaité par l’Ordre depuis longtemps, a déclaré en entrevue avec La Presse Canadienne la présidente Rose-Marie Charest.

Car avant 2012, «l’Ordre ne pouvait rien faire», a-t-elle ajouté.

«La loi lui permet désormais d’intervenir pour empêcher des gens de pratiquer, même s’ils ne se présentent pas comme psychothérapeutes, parce que certains peuvent se donner d’autres titres», a expliqué Mme Charest.

Coach de vie, thérapeute en centre de ressourcement, intervenant en développement personnel, les titres sont nombreux et ceux qui les revendiquent ne sont pas forcément psychothérapeutes.

Mme Charest se défend de n’avoir jusqu’à maintenant intenté que deux poursuites. D’abord, les gens avaient jusqu’en juin 2014 pour se conformer et obtenir un permis d’exercice. Et aussi, pour une grande partie des signalements, le fait d’avoir expliqué à ceux visés qu’ils ne pouvaient pas exercer sans permis ou qu’ils ne pouvaient s’annoncer comme psychothérapeute a fonctionné, dit-elle, dans quelque 400 cas.

Elle déplore toutefois que l’Ordre n’ait pas les ressources nécessaires pour suivre de près tous les charlatans et souhaiterait que le gouvernement aide financièrement les ordres professionnels comme le sien à faire face à leurs obligations de protection du public. Les cotisations des membres ont été augmentées pour pallier le coût de cette charge de travail supplémentaire, a-t-elle confié.

«Il devrait y avoir un apport du gouvernement, dit-elle. On sait qu’on n’aura pas les moyens de faire tout le ménage la première année, mais on demeure vigilants.»

Les poursuites pénales intentées par l’Ordre peuvent entraîner des amendes — environ 6000 $, ce qui est peu élevé selon la présidente de l’Ordre — pour les contrevenants ainsi que toute autre ordonnance que le juge estimera appropriée.

Mais le public en sera informé, insiste-t-elle, y voyant un avantage notable.

«On prend ça très au sérieux cette loi-là. On la voulait, maintenant, on va prendre tous les moyens à notre disposition», dit-elle.

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