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Front contre la normalisation des frais accessoires

Photo: Yves Provencher/Métro

Six organisations ont dénoncé dimanche l’intention du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de baliser les frais accessoires facturés aux patients dans les cliniques médicales.

Cet encadrement annoncé cautionnerait selon eux un système à deux vitesses et nuirait à l’accessibilité aux soins pour les moins nantis. Ces organismes, qui incluent notamment le Conseil pour la protection des malades, l’Association des retraités de l’éducation du Québec et le Comité de lutte en santé de la clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, croient que le gouvernement devrait plutôt faire respecter la loi, qui bannit ces frais excédentaires.

La question des frais accessoires a fait les manchettes ces dernières années lorsqu’il a rendu public que plusieurs cliniques facturaient illégalement des frais exagérément élevés pour des médicaments, l’usage de matériel médical ou divers tests diagnostiques assurés par le régime public lorsqu’ils sont obtenus dans les hôpitaux.

Le ministre Barrette a annoncé il y a une dizaine de jours son intention de former un comité tripartite chargé de déterminer les montants acceptables, vraisemblablement le coût réel des articles auquel serait ajouté un petit supplément. Il espère ainsi mettre fin aux abus qui ont cours actuellement. L’Association des cliniques médicales du Québec s’en était réjouie, estimant que la survie de plusieurs cliniques serait menacée si elles ne pouvaient plus faire de profit par le biais de ces frais.

«Ce n’est pas aux patients de payer pour ça, s’est toutefois indignée la Dre Isabelle Leblanc, présidente de Médecins québécois pour le régime public. Les médecins ont déjà droit à un supplément pour couvrir divers frais lorsqu’ils font des actes en cabinet privé. Si ce n’est pas suffisant, qu’ils négocient leur rémunération avec le gouvernement, comme ils savent si bien le faire!»

Les organismes réunis dimanche craignent une «privatisation en douce» du système de santé. «En 2013, un médecin d’un grand hôpital montréalais m’a dit qu’il ne pouvait pas me faire passer la colonoscopie dont j’ai besoin avant 2018, a raconté Viviane Freedman, une dame de 70 ans. Par contre, je pourrais passer rapidement à sa clinique, en payant au-delà de 500$. Tant pis si votre santé se détériore parce que vous n’allez pas au privé!»

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