Soutenez

Des opposants d’Énergie Est au lancement de l’autobiographie de Thomas Mulcair

Photo: The Canadian Press

TORONTO — Les changements climatiques et l’exploitation des sables bitumineux ont coloré lundi le lancement de l’autobiographie du chef néo-démocrate Thomas Mulcair.

Son événement a été brièvement interrompu à Toronto quand des manifestants l’ont pressé de prendre position sur le pipeline Énergie Est. Et à Montréal, dans un bar décontracté bondé de militants néo-démocrates sur le boulevard St-Laurent, le chef a fait la version française du lancement sans encombre, seulement deux militants écologistes ont voulu poser une question au chef pour qu’il précise sa position sur le transport des sables bitumineux, mais ils n’ont pas perturbé l’événement. Une organisatrice du NPD a toutefois tenté de leur enlever leur pancarte de protestation.

À Toronto, alors que M. Mulcair lisait des passages de la version anglaise de son autobiographie “Le courage de ses convictions”, quelques membres de l’assistance se sont levés, ont déployé des banderoles et ont crié “Arrêtez Énergie Est”. “S’il est jugé incompatible avec l’action nationale de lutte contre le changement climatique, direz-vous non au pipeline?”, a hurlé un manifestant pendant qu’il était gentiment escorté à l’extérieur de la salle par les services de sécurité du chef du Nouveau Parti démocratique (NPD).

“Bien sûr nous le ferons, a répondu M. Mulcair. C’est tout le but d’en arriver à un nouveau système (d’évaluation): s’assurer que nous tenons compte du changement climatique chaque fois que nous analysons un projet”, a-t-il ajouté. Le projet de pipeline Énergie Est de l’entreprise TransCanada est particulièrement délicat, et a fait face à beaucoup d’opposition au Québec. Il vise à acheminer du pétrole de l’Alberta et de la Saskatchewan au terminal maritime de Québec et aussi au Nouveau-Brunswick.

“Le problème avec ce projet-là est tout autre. M. Harper a éviscéré un ensemble de lois environnementales au Canada et on ne peut plus faire confiance. Il n’y a plus de système complet, fiable”, a calmement expliqué le chef à Montréal, plus tard en après-midi. Il croit d’ailleurs qu’il est possible de concilier le développement des sables bitumineux avec le respect de l’environnement et la réduction des gaz à effet de serre (GES), en appliquant les règles de base de développement durable, notamment par le principe du pollueur-payeur, a-t-il réitéré lundi.

Et bien sur, avec un processus d’évaluation environnemental plus solide. Son parti a pour objectif de proposer une législation sur le développement durable, a-t-il promis. L’interruption de l’événement à Toronto a été brève et relativement amicale; au moins l’une des manifestantes est par la suite revenue à la séance de dédicaces le temps d’une photo avec Thomas Mulcair.

“La réponse leur a plu”, a-t-il ensuite commenté en souriant. Le chef est pourtant bien connu au Québec comme ministre libéral de l’Environnement, et les gens se rappellent qu’il a démissionné, alors en désaccord avec le gouvernement, pour protéger le parc du Mont Orford du développement de condominiums privés. L’équipe de M. Mulcair a aussi noté que les événements néo-démocrates étaient ouverts au public, contrairement à ceux de Stephen Harper.

Le lancement du livre anglais s’est tenu dans la circonscription de Toronto-Centre, celle de la candidate du NPD Linda McQuaig, dont les propos sur les sables bitumineux ont déclenché une tempête politique la fin de semaine dernière.

La sortie de sa candidate, qui laissait planer l’idée d’un moratoire sur l’exploitation des sables bitumineux, a forcé M. Mulcair à répéter que le NPD soutient le développement des ressources naturelles et la création de marchés leur étant destinés, tant et aussi longtemps qu’une évaluation environnementale rigoureuse et des protections sont en place.

M. Mulcair a publié son autobiographie peu après celle du chef du Parti libéral, Justin Trudeau, “Terrain d’entente”, distribuée dès octobre dernier.

Les ouvrages ont le même objectif avoué pour les deux chefs, soit de mieux se faire connaître auprès des Canadiens et de leur démontrer pourquoi ils feraient un meilleur premier ministre pour le Canada.

M. Mulcair a indiqué une fois de plus qu’il était bien connu au Québec — plus qu’au Canada anglais — notamment en raison de son rôle en politique provinciale, mais a ajouté que son livre permettra quand même aux Québécois de mieux connaître ce qui a eu une influence dans sa vie, dont la manière avec laquelle il a été élevé, son épouse et même l’ancien chef du parti libéral du Québec Claude Ryan, pour ne citer que ceux-là.

Plus de 200 personnes assistaient au lancement montréalais tenu dans sa circonscription d’Outremont, dont plusieurs candidats et députés sortants. Son éditrice, Michelle Tisseyre, a souligné qu’il a écrit lui-même l’ouvrage, souvent sur son téléphone portable, alors qu’il voyageait en avion.

Les profits de son autobiographie seront remis à des organismes caritatifs des soins palliatifs et de soins de longue durée, a précisé l’équipe néo-démocrate.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.