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Mulcair dissipe le doute sur Énergie Est et exprime son préjugé favorable

NDP Leader Thomas Mulcair is greeted by supporters as attends his book launch with wife Catherine in Montreal on Monday, August 10, 2015. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Ryan Remiorz / THE CANADIAN PRESS

LÉVIS, Qc — Thomas Mulcair a dissipé les doutes et affiché mercredi son préjugé favorable envers le projet d’oléoduc Énergie Est, qui vise à transporter plus d’un million de barils de pétrole brut par jour de l’Alberta à l’Atlantique via le Québec.

En campagne dans le comté de Lévis-Bellechasse, occupé depuis 2006 par le ministre Steven Blaney, le chef néo-démocrate a longuement énuméré les vertus présumées du controversé projet de TransCanada, dont le tracé s’étend sur quelque 4600 kilomètres à travers le pays.

«Ça peut être gagnant d’amener du produit d’ouest en est et de créer 40 000 emplois au Canada, ça peut être gagnant pour les producteurs et (pour avoir) de meilleures redevances pour la province, ça peut être gagnant parce qu’on va éliminer les super-pétroliers sur le Saint-Laurent et les trains hautement dangereux qui sillonnent nos municipalités à travers le Québec», a déclaré M. Mulcair en point de presse à Lévis.

Le leader du NPD s’est défendu de tenir un double discours dans ce dossier, selon qu’il s’exprime dans l’une ou l’autre des langues officielles, comme l’accuse le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.

«Je dis exactement la même chose, que je sois à Calgary ou à Cacouna», a répliqué M. Mulcair, aux côtés de son candidat dans Lévis-Bellechasse, l’ex-maire de Saint-Romuald, Jean-Luc Daigle.

Mais pour donner le feu vert au projet de plus d’un milliard $, il faut un mécanisme d’examen environnemental crédible, un processus «qu’a éviscéré» le premier ministre conservateur Stephen Harper, a-t-il soutenu.

«Que ce soit pour Énergie Est ou pour un autre (projet), on ne peut pas dire oui, faute d’une évaluation environnementale complète et crédible», a-t-il dit.

M. Mulcair espère ravir le comté de Lévis-Bellechasse aux conservateurs et maintenir les acquis de la «vague orange» qui a déferlé sur la région de Québec en 2011 sous l’impulsion de feu Jack Layton.

Pour faire bonne mesure, le chef du NPD a invoqué la mémoire du défunt leader charismatique.

«Aux dernières élections, le NPD avec Jack Layton a proposé un message d’espoir et d’optimisme aux Québécois pour remplacer la politique de peur et de division de Stephen Harper, a-t-il relaté. Nous sommes prêts à battre et à remplacer le gouvernement de Stephen Harper par un gouvernement qui nous rassemble et nous ressemble.»

Au chef conservateur qui se moquait dimanche dernier du manque de réalisations des «cônes oranges» dans la région de Québec, le leader néo-démocrate a rétorqué que les députés du NPD «ont travaillé sans relâche» ces quatre dernières années pour le bénéfice des Québécois.

A contrario, les conservateurs «ont mis de côté les priorités des Québécois» et se sont enfoncés dans les scandales, a-t-il argué.

«Stephen Harper avait promis de faire le ménage à la suite de la corruption et des scandales libéraux, pourtant les conservateurs ont été trouvés coupables de malversation lors de chacune des trois dernières élections», a-t-il lancé.

Il a cité entre autres le procès du sénateur déchu Mike Duffy, qui fait face à 31 chefs d’accusation de fraude, d’abus de confiance et de corruption. Il a aussi évoqué la chute de l’ex-député Dean Del Mastro, ancien porte-parole conservateur en matière d’éthique, «envoyé menottes aux poignets en prison» pour une affaire de dépenses électorales illégales.

S’il est élu à la tête d’un gouvernement néo-démocrate le 19 octobre, M. Mulcair promet non seulement d’être irréprochable sur le plan de l’éthique, mais aussi de donner un nouvel élan à l’économie québécoise. Il entend se faire «le champion du secteur manufacturier et de l’innovation».

«M. Harper et M. Trudeau (Justin, chef du Parti libéral du Canada) ont préféré leur recette qui était de donner 50 milliards $ de réduction d’impôt aux sociétés les plus riches au Canada, a-t-il dénoncé. Nous, on a une autre option: on va réduire les impôts des PME, on va leur donner un crédit d’impôt sur l’innovation, on va leur donner l’opportunité de recevoir plus rapidement le retour sur leurs investissements.»

M. Mulcair s’est par ailleurs porté à la défense de l’un de ses députés et candidats, Jonathan Genest-Jourdain, qui, en entrevue avec un journal spécialisé dans le droit, a évoqué une enfance empreinte de pauvreté et de misère.

Le député autochtone de Manicouagan s’est attiré les foudres de membres de sa famille, qui ont pris la parole pour accuser le jeune député de noircir le tableau. M. Mulcair a appuyé sans réserve son candidat, disant ne pas douter un instant de sa crédibilité.

«J’ai rencontré Jonathan, j’ai été avec lui dans sa communauté, j’ai rencontré son père et je n’ai pas l’intention de jouer à ce jeu-là au niveau personnel, a-t-il dit. C’est un jeune homme admirable, qui a réussi à surmonter des difficultés innommables que je sais.»

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