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Les Verts se posent en «opposition constructive»

Green Party Leader Elizabeth May holds a copy of her party's platform during a campaign event in Vancouver, B.C., on Wednesday September 9, 2015. A federal election will be held October 19. THE CANADIAN PRESS/Darryl Dyck Photo: La Presse canadienne

VANCOUVER — La perspective de l’élection d’un gouvernement minoritaire le 19 octobre prochain commence décidément à faire partie du discours des chefs de parti: Elizabeth May a fait miroiter, mercredi, le rôle d’«opposition constructive» que pourrait jouer le Parti vert du Canada devant un éventuel gouvernement de coalition NPD-PLC.

«Un parlement minoritaire peut signifier, pour les Canadiens, quatre années de travail respectueux, constructif et ouvert aux débats, ou bien une ou deux années de chicanes partisanes perpétuelles», a-t-elle estimé, en dévoilant la plateforme électorale de son parti, à Vancouver. «La différence entre ces deux scénarios, c’est le nombre d’élus Verts qui pourraient travailler au-delà des lignes de parti afin de donner aux Canadiens le gouvernement qu’ils souhaitent avoir.»

Qualifiant de «saine» la perspective d’une coalition formée des néo-démocrates et des libéraux, Mme May a par contre écarté l’idée d’une participation formelle des Verts à ce type de gouvernement. «Nous souhaiterions plutôt siéger dans l’opposition au sein d’un parlement responsable, ce qui signifie que notre tâche serait d’exiger du gouvernement qu’il rende des comptes», a expliqué Mme May.

La formation d’Elizabeth May est devenue, mercredi, le premier parti politique canadien à dévoiler sa plateforme électorale en prévision de l’élection du 19 octobre. Les Verts promettent d’investir des milliards de dollars pour créer des emplois de qualité, élargir les soins de santé et soutenir les aînés — sans créer de déficit.

Un des principaux éléments de la plateforme des Verts est d’étendre la couverture publique de l’assurance-maladie à l’achat de médicaments sur ordonnance, une mesure qui permettrait de faire économiser 11 milliards $ par année aux contribuables canadiens grâce aux économies d’échelle, selon le parti.

Les Verts promettent également des investissements de 6,4 milliards $ annuellement — notamment via la TPS — pour les infrastructures municipales et de 75 millions $ pour la recherche scientifique, ainsi qu’une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure. Un gouvernement vert rétablirait complètement le financement aux anciens combattants, à Radio-Canada et à Postes Canada, et abrogerait la controversée loi antiterroriste, des mesures adoptées par les conservateurs lors de leur plus récent mandat.

Les Verts proposent également d’introduire un système de redevances sur le carbone, et de redistribuer les fonds générés directement à tous les Canadiens âgés de plus de 18 ans par l’entremise d’un «dividende sur le carbone». Ils promettent par ailleurs une opposition ferme à tout transport de pétrole brut ou de bitume, «que ce soit vers l’ouest, le sud ou l’est», et la protection des côtes canadiennes contre les menaces posées par les oléoducs et les pétroliers.

Par ailleurs, le Parti vert souhaite l’élaboration d’une stratégie nationale sur le logement, et promet l’abolition des droits de scolarité d’ici 2020.

L’économie est la principale préoccupation des Canadiens, croit Mme May: le Parti vert investirait dans les «technologies propres» et les «infrastructures vertes» pour stimuler la croissance du pays. «Le Canada a le potentiel de tirer profit de la plus grosse possibilité d’affaires de l’histoire de l’humanité: la transition vers une économie verte.»

Pour financer toutes ces promesses, le Parti vert propose de hausser l’impôt des grandes entreprises au niveau de 2009 — soit à 19 pour cent, plutôt que le 15 pour cent actuel. Selon Mme May, cette seule hausse rapporterait chaque année 7,5 milliards $ de plus dans les coffres du gouvernement. Les Verts élimineraient par ailleurs les subventions à l’industrie des combustibles fossiles.

Mme May a aussi annoncé que son parti légaliserait la possession simple de marijuana, et taxerait même la vente de cette drogue — une autre source de revenus pour un gouvernement du Parti vert. «Apparemment, ce truc pousse très bien au Canada», a-t-elle lancé, provoquant les rires de ses partisans. «Il s’agit d’une importante économie illégale: nous voudrions la légaliser — et la taxer.»

À la dissolution des travaux à la Chambre des communes, le Parti vert comptait deux députés: Mme May et le député Bruce Hyer, qui avait quitté le NPD en 2012 pour siéger comme indépendant, et qui a joint les Verts en décembre 2013. M. Hyer, député d’une circonscription du nord de l’Ontario, avait dérogé à la ligne de parti du NPD et avait voté pour l’abolition du registre des armes d’épaule.

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