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Le domaine de la culture «fragilisé» selon Duceppe

Bloc Quebecois leader Gilles Duceppe makes a point during a news conference Wednesday, September 16, 2015 in Montreal. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: Paul Chiasson/THE CANADIAN PRESS

MONTRÉAL — Le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe déplore le manque d’engagement de ses adversaires sur le domaine de la culture, qui demeure «fragilisé» au Québec, selon lui.

M. Duceppe, qui a annoncé les mesures culturelles qui seront mises de l’avant par son parti à Sorel-Tracy, dimanche, estime que l’enjeu suscite trop peu de discussions depuis le début de la campagne électorale fédérale.

«Pourtant, c’est un moteur économique énorme, le dollar investi en culture rapporte plus que la plupart des autres secteurs», a-t-il expliqué en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

Le chef bloquiste, qui semble tracer un bilan peu reluisant du gouvernement conservateur, a souligné que le secteur culturel devait de plus en plus «produire avec moins de moyens».

«C’est plus fragile parce qu’il y a moins d’argent alors que les coûts ont augmenté. La concurrence internationale est très vive (…) Prenez les films. Il y a les créateurs, les acteurs les techniciens. Mais on doit acheter de la nourriture, on doit engager des menuisiers, il y a du travail (administratif) aussi, etc. C’est énorme», a-t-il soutenu.

Le Bloc québécois souhaite notamment augmenter la contribution du gouvernement fédéral au Conseil des arts du Canada de 182 à 300 millions $. M. Duceppe rappelle qu’il avait réussi à convaincre le gouvernement minoritaire de Paul Martin, en 2005, à réserver 301 millions $ à la société d’État.

«On veut revenir à ça. En dollars constant, on a baissé d’encore plus», a-t-il fait remarquer.

Le parti souverainiste propose également de «stimuler» la musique québécoise sur Internet en demandant à la Commission du droit d’auteur de réviser les redevances versées aux artistes qui diffusent leurs oeuvres en ligne. M. Duceppe n’a pas précisé exactement comment le gouvernement pourrait encadrer le droit d’auteur sur cette plateforme.

«Il faut se pencher sur cette question-là, et trouver des spécialistes. Si on a trouvé des réponses pour d’autres moyens dans le passé, on est capable en trouver pour les nouveaux moyens. D’autre part, à travers le monde aussi, il y a des luttes pour ça. Il y a une chanteuse populaire qui a refusé et qui finalement a eu gain de cause», a-t-il souligné.

Le chef bloquiste fait référence à la chanteuse américaine Taylor Swift, qui avait réussi à convaincre le géant Apple à verser des redevances aux artistes pendant la période d’essai de trois mois de son nouveau service d’écoute en ligne.

Le Bloc voudrait également laisser les quotas de musique francophone à 65 pour cent à la radio contrairement à ce que réclament les radios commerciales qui ont demandé de les diminuer à 35 pour cent. Il souhaite aussi augmenter le financement de Téléfilm Canada à 150 millions $ sur trois ans, alors qu’il est à 100 millions $ actuellement.

Duceppe «insulté» de la comparaison au Front national

Par ailleurs, M. Duceppe est revenu sur les commentaires d’un conseiller du Nouveau Parti démocratique (NPD), qui a comparé le Bloc québécois au Front national, un parti anti-immigrant en France. Karl Bélanger semblait réagir à une publicité du Bloc qui faisait un lien entre la position présumée du NPD sur l’oléoduc Énergie-Est et le port du niqab lors des cérémonies d’assermentation.

«C’est complètement insultant connaissant les positions du Bloc québécois sur cette question», a-t-il déclaré, ajoutant que son parti avait épousé les conclusions du rapport de la commission Bouchard-Taylor.

«C’est la position de l’Assemblée nationale qui dit qu’on doit fonctionner à visage découvert (…) Il vient d’insulter tous les Québécois et il vient d’insulter l’Assemblée nationale aussi», a-t-il pesté.

M. Duceppe également défendu sa candidate de la circonscription de Ville-Marie-Le Sud-Ouest-Île-des-Soeurs, Chantal St-Onge, qui avait écrit sur la page Facebook d’une manifestation contre «l’austérité politique et religieuse loi 59 (charia)» qu’elle soutenait «de tout coeur» leur cause. Mais il s’agissait d’un rassemblement organisé par le Pégida Québec, une organisation controversée jugée islamophobe par certains — ce qu’elle ne savait pas, a-t-elle expliqué samedi sur sa page Facebook.

«Elle a vu austérité, elle ne connaissait pas ce groupe-là, qui n’était pas très connu au Québec. J’étais chroniqueur jusqu’à tout récemment et (…) j’ai dénoncé ce groupe», a indiqué M. Duceppe.

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