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Un attentat terroriste ou extrémiste par mois au Canada

Photo: Sean Kilpatrick/The Canadian Press

Entre 2000 et 2014, un attentat par mois a frappé le Canada, et une attaque sur cinq s’est déroulée au Québec, en moyenne. Par ailleurs, 15% de ces événements se sont produits à Montréal, faisant de la métropole la ville la plus touchée au pays.

Toutefois, contrairement à la tragédie du 13 novembre dernier à Paris, la très grande majorité de ces actes ne tuent personne et les groupes islamistes sont loin d’en être les principaux instigateurs.

Métro a analysé la Canadian Incident Database, du Canadian network for research on terrorism, security and society, qui recense 1 400 attentats terroristes ou extrémistes au Canada depuis 1960.

Pour être considéré comme un acte terroriste, le crime doit être intentionnel, violent, avec des revendications sociales, politiques ou religieuses. Les actes extrémistes sont quant à eux définis comme de sérieuses menaces à la sécurité ou des crimes basés sur des idéologies.

Pour lire notre article sur les attentats dans le monde, cliquez sur Terrorisme: de plus en plus d’attentats, de plus en plus de morts.

1. Une tendance à la baisse

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Malgré un incident par mois en moyenne au pays, la tendance est sans contredit à la baisse après les tumultueuses décennies passées.

Au début des années 1960, la Colombie-Britannique était la première cible d’attaques terroristes, souvent en lien avec les Sons of Freedom, un groupe qui rejetait l’autorité de l’État. Ses membres utilisaient des bombes et déclenchaient des incendies pour ses revendications.

Dans les années 1960 et 1970, le Front de libération du Québec était aussi un groupe très actif. Revendiquant un Québec indépendant, ses membres utilisaient notamment des explosifs.

Par la suite, c’est en Ontario que le plus grand nombre d’attaques a eu lieu, revendiquées ou attribuées à de nombreux et divers groupes.

2. Des actes de plus en plus isolés

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Si dans les années 1960 et 1970, les attentats étaient principalement menés par des groupes clairement identifiés, tout a changé à partir du milieu des années 1980.

Les trois dernières décennies se caractérisent par des attaques organisées par de nombreux groupes divers qui tentent de grands coups d’éclat plutôt que de nombreuses actions comme on le voyait en 1960 et 1970.

Par ailleurs, les origines des groupes changent aussi profondément. Le FLQ et les Sons of Freedom étaient des organisations dont les membres vivaient au Canada et avaient des revendications propres à la société canadienne. L’apparition de groupes comme Al Qaida, Al Shabaab ou encore le World Islamic Front marque un profond changement. Désormais, une partie des attaques sont provoquées par des mouvements sociaux ou politiques diffus, plus difficiles à identifier et qui ont leurs racines à l’extérieur du pays.

Note: la moitié des attentats ou des attaques recensés dans la Canadian Incident Database ne sont pas attribués à des groupes clairement identifiés. Nous les avons exclus du graphique ci-dessus, pour plus de visibilité.

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Deux autres groupes qui ont mené de nombreuses actions depuis 1960:
– Le Animal Liberation Front, qui a notamment revendiqué des opérations dans des fermes de fourrure et dans des laboratoires menant des expériences sur des animaux.
– Le Ku Klux Klan, qui a mené plusieurs attaques contre des civils en Colombie-Britannique et en Ontario, en particulier dans les années 1980.

3. 18 morts et 102 blessés entre 2000 et 2014 au Canada

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Dans les dernières années, plusieurs attentats ont fait les manchettes.

Une fusillade a eu lieu le 22 octobre 2014 à Ottawa. Michael Zehaf-Bibeau a tué le soldat Nathan Cirillo, devant le Monument commémoratif de guerre, avant de se ruer au Parlement. L’homme a été abattu par le sergent d’armes Kevin Vickers.

Deux jours auparavant, le 20 octobre 2014, Martin Couture-Rouleau s’en est pris à deux soldats des Forces armées à Saint-Jean-sur-Richelieu, en fonçant sur eux avec sa voiture. L’officier Patrice Vincent a succombé à ses blessures. Martin Couture-Rouleau a indiqué avoir agi « au nom d’Allah ». Il a été tué par un policier, après une course-poursuite.

Dans la nuit du 4 au 5 septembre 2012, Richard Bain aurait tenté d’assassiner la première ministre tout juste élue Pauline Marois, à Montréal. Il a tiré plusieurs coups de feu dans l’entrée arrière de la salle où se déroulaient les célébrations du Parti québécois, tuant le technicien de scène Denis Blanchette et blessant une autre personne. Lors de son arrestation, il a crié que les « anglophones se réveillent ».

Pour tous les détails sur les autres attentats, rendez-vous sur la Canadian Incident Database.

4. Montréal, la ville la plus touchée

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Entre 2000 et 2014, 15,2% de tous les attentats au pays ont eu lieu à Montréal. Pour la même période, sept attentats ont touché des institutions éducatives, sept visaient directement des citoyens ou des propriétés civiles, trois des commerces ou des entreprises et trois autres des infrastructures de transport.

Ottawa est la deuxième ville la plus souvent visée (13,2%), suivie de Toronto (9,8%), Calgary (9,3%) et de Vancouver (6,7%).

5. Les explosifs et les armes incendiaires en tête

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Entre 2000 et 2014 à Montréal, les groupes terroristes ont principalement eu recours à des bombes et à des dispositifs déclenchant des incendies (58%). Les armes à feu n’arrivent qu’en sixième position (6%).

Fait à noter, le Canada n’a jamais connu d’attaques suicides depuis 1960, selon la Canadian Incident Database.

Méthodologie: Pour être considéré comme un acte terroriste, le crime doit être intentionnel, violent, avec des revendications sociales, politiques ou religieuses. Les actes extrémistes sont quant à eux définis comme de sérieuses menaces à la sécurité ou des crimes basés sur des idéologies. Ces deux types d’événements sont répertoriés dans la Canadian Incident Database. Par ailleurs, environ 300 événements présents dans la base de données et s’étant déroulés au Canada ne correspondent pas parfaitement aux critères établis par les chercheurs, mais ont de «fortes probabilités» d’être un attentat terroriste ou extrémiste, toujours selon les experts.

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