Soutenez

Vins en épicerie: pas d'inquiétudes à la SAQ

Photo: Archives Métro

MONTRÉAL – Les assouplissements entourant la vente de vins québécois dans les dépanneurs et épiceries de la province ne sont pas une brèche dans le monopole de la Société des alcools du Québec (SAQ), croit son président et chef de la direction, Alain Brunet.

À court et moyen terme, du moins, le projet de loi déposé à cet effet la semaine dernière à l’Assemblée nationale ne viendra pas gruger les recettes et profits de la société d’État, estime-t-il.

«Cette cohabitation entre l’épicerie et la SAQ, on voit bien cela», a affirmé M. Brunet, mercredi, en marge de sa première allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Le projet de loi 88 permettra aux vins québécois et à d’autres produits, comme l’hydromel, le cidre ainsi que le vin de glace, de se retrouver sur les tablettes des quelque 8000 supermarchés et dépanneurs de la province sans transiter par le réseau de la SAQ.

Cette mesure législative découlait d’une promesse formulée par le gouvernement Couillard depuis sa victoire à l’élection de 2014 afin de donner un coup de pouce aux ventes de vins québécois.

Le projet de loi permet également aux microbrasseries qui détiennent un permis artisanal de pouvoir vendre leurs boissons pour emporter.

S’il a concédé que la société d’État n’aura plus de marges sur les produits concernés par le projet de loi 88, le grand patron de la SAQ a minimisé l’impact sur les volumes.

«Là, ça ne sera pas le cas (sur les marges), mais on parle d’un volume plus limité, a dit M. Brunet en mêlée de presse. On verra à long terme. À ce stade-ci, il n’y a aucune inquiétude.»

Au cours de l’exercice 2014-2015, la SAQ a engrangé des profits — qui se retrouveront dans les coffres du Trésor québécois — de 1,03 milliard $, en progression de 3,1 pour cent, ainsi que des revenus en hausse de 2,4 pour cent, à 3 milliards $.

Pour leur part, les ventes de vins québécois ont connu une progression de 76 pour cent au cours du dernier exercice pour atteindre 8 millions $. En 2013, le gouvernement péquiste de l’époque avait bonifié une mesure d’appui en ce qui a trait à leur commercialisation.

Parmi les nombreux aspects abordés par M. Brunet dans son allocution, ce dernier s’est notamment affairé à vanter les gains réalisés par la SAQ en matière de productivité ces dernières années.

«En 2005, il en coûtait 25 cents pour générer 1 $ de vente, a-t-il expliqué. Aujourd’hui, il en coûte moins de 19 cents.»

Dans son rapport déposé en août, la commission Robillard, chargée d’évaluer les programmes gouvernementaux, avait notamment critiqué la SAQ au chapitre de sa performance et de ses coûts de gestion.

Questionné à ce sujet, M. Brunet a affirmé que ce passage de son discours n’était pas une réplique aux critiques du rapport Robillard.

«Notre plan stratégique avait été dressé bien avant, a répondu le dirigeant de la SAQ. Il y a des initiatives en vigueur depuis 10 ans. On les accélère.»

Celui-ci a affirmé que la société d’État s’était surtout affairée à revoir ses façons de faire en ce qui a trait à la gestion de sa chaîne d’approvisionnement, ses achats ainsi que le transport de marchandises.

La gestion des ressources humaines, qui représentent près de 60 pour cent des dépenses d’exploitation de la SAQ, était aussi examinée de près.

«Il est évident que l’un des axes importants en ce qui a trait à l’efficacité, c’est comment gérer les horaires selon l’achalandage (dans les succursales), par exemple», a expliqué M. Brunet.

Le grand patron de la SAQ n’est pas allé jusqu’à dire si cela aura une influence sur la taille de l’effectif de la société d’État, qui compte près de 7500 employés.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.