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Trop difficile de congédier des professeurs incompétents, dit l’IEDM

Young school teacher Photo: Métro

Si seulement 7 professeurs incompétents ont été congédiés au Québec depuis 2010, c’est que le processus de congédiement est trop compliqué, déplore l’Institut économique de Montréal (IEDM), un constat que ne partage pas la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Pour mener son analyse, l’IEDM a effectué des demandes d’accès à l’information dans 72 commissions scolaires de la province. Il a ainsi pu établir que très peu de professeurs sont congédiés pour cause d’incompétence. Pour la période examinée, le nombre de congédiements de ce type est d’ailleurs égal aux congédiements pour inconduite sexuelle ou pour actes criminels, soit 7.

L’économiste qui a conduit l’étude, Youri Chassin, croit que cela prouve qu’il est presque impossible pour une direction d’école de congédier un professeur incompétent. Il affirme d’ailleurs avoir mené des entrevues auprès de plusieurs acteurs du milieu scolaire, qui ont dressé le même constat.

«Dans le milieu scolaire, ce problème-là est connu. On sait que la procédure est tellement complexe qu’elle en est presque loufoque, avance-t-il. Lorsqu’un professeur commet un acte criminel ou un acte indécent, il est automatiquement suspendu et est renvoyé rapidement. Mais quand il est question d’incompétence, je pense qu’on est comme un peu plus tolérant.»

Il ajoute que, pour congédier un professeur, il faut «monter un dossier énorme», et que les directions préfèrent parfois simplement transférer l’enseignant dans un autre établissement plutôt que d’entamer un processus susceptible de durer plusieurs mois, voire des années.

«Un professeur qui a sa permanence, s’il y a des difficultés dans sa classe, c’est extrêmement difficile d’intervenir contre son gré.» -Youri Chassin, économiste à l’IEDM

Pour le président de la FAE, Sylvain Mallette, l’absence de congédiements est très facile à expliquer. «Dans les cas d’incompétence, quand le dossier est bien monté, souvent, on ne se rend pas au congédiement. On se rend à la démission, et elle n’est pas comptabilisée comme un congédiement. Donc c’est normal qu’il y en ait si peu», explique-t-il.

Le fait que peu de professeurs soient remerciés est pour lui la preuve que la grande majorité sont compétents. «C’est ça qui est étrange avec cette analyse. S’il y avait 5% de professeurs qui étaient congédiés, ça voudrait dire qu’ils sont bons  Si c’était 7%, les professeurs seraient encore meilleurs?», lance-t-il.

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