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Gouvernement: les ingénieurs changent de tactique

L'Assemblée nationale du Québec
L'Assemblée nationale du Québec Photo: Getty Images

MONTRÉAL – Le syndicat qui représente les ingénieurs à l’emploi du gouvernement veut modifier ses moyens de pression et faire une grève inusitée, à savoir que ses membres cessent de faire les activités qui sont à l’extérieur du ministère auquel ils sont rattachés.

Ce type de grève pourrait vouloir dire refuser d’inspecter les infrastructures, par exemple, a admis le président de l’Association des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ), Michel Gagnon, au cours d’une entrevue avec La Presse Canadienne, jeudi.

«Ça peut vouloir dire ça. Ça peut vouloir dire autre chose aussi: de ne pas aller chez une firme de génie-conseil, de ne pas aller sur un chantier, etc. Donc, c’est une grève qui a un impact; ça c’est clair», a-t-il commenté.

Ce syndicat est l’un de ceux qui n’ont toujours pas conclu d’entente avec Québec en vue du renouvellement de leur convention collective.

Les membres de l’APIGQ, qui travaillent principalement au ministère des Transports et à celui de l’Environnement et du Développement durable, cesseraient donc de faire «les activités qui sont à l’extérieur de l’établissement où est situé leur port d’attache», a expliqué M. Gagnon.

L’APIGQ propose ainsi de changer de tactique, après que le Tribunal administratif du travail eut jugé illégale l’autre forme de grève qui était prévue à compter de la fin de février, à savoir que les ingénieurs s’abstiennent de siéger aux comités de sélection.

Le tribunal avait jugé que ces comités de sélection avaient un rôle trop important à jouer pour évaluer des contrats publics qui totalisaient environ 3 milliards $ en 2014-2015. Si les ingénieurs s’étaient abstenus d’y siéger, cela aurait «porté préjudice à un service auquel le public a droit», avait statué le tribunal.

Au début du mois de mars, en entrevue, le syndicat des ingénieurs avait fait savoir qu’il entendait interjeter appel de la décision du tribunal. Mais finalement, il a plutôt choisi de modifier le type de grève qu’il souhaite exercer.

Les parties se retrouveront donc devant le Tribunal administratif du travail, puisqu’elles doivent convenir d’une liste de services essentiels à maintenir en cas de grève.

Or, une entente était déjà intervenue avec Québec quant au maintien des services essentiels, mais dans un autre contexte, puisque les ingénieurs refusaient en pratique de faire des heures supplémentaires. Québec veut donc que cette entente signée le 9 février dernier soit respectée.

Il appartiendra donc au tribunal de démêler ce litige complexe et de voir si les moyens de pression maintenant proposés peuvent être exercés, respectent le cadre de la loi, des ententes déjà conclues et le précédent jugement.

L’APIGQ représente 1400 ingénieurs qui travaillent au sein d’une vingtaine de ministères et organismes publics.

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