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Mulcair défend un manifeste, disant qu’il ne signifie pas la fin du pétrole

EDMONTON – Il est «dangereux» de suggérer que le manifeste «Un bond vers l’avant» sonne le glas de l’exploitation des sables bitumineux en Alberta, a soutenu le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, alors que le parti a donné le coup d’envoi à son congrès annuel, vendredi, à Edmonton.

Le chef du NPD a affirmé que ce n’était pas, du moins, sa vision du document, qui est au centre des tiraillements sur le leadership de M. Mulcair et sur l’avenir plus large du parti aux niveaux provincial et fédéral.

Près d’une vingtaine d’associations de circonscription néo-démocrates souhaitent que le parti adopte le manifeste non partisan, qui plaide pour un retour aux sources pour le parti de gauche. Parmi d’autres mesures, le document encourage le Canada à mettre fin à sa dépendance aux combustibles fossiles.

M. Mulcair a indiqué en entrevue avec La Presse Canadienne qu’il était «dangereux de caricaturer» le «bond vers l’avant» comme un manifeste qui souhaite cesser toute activité.

Il a expliqué que le Canada «ne faisait pas sa part» pour lutter contre les changements climatiques et qu’il n’avait jamais réussi à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre — d’où l’importance, selon lui, du manifeste, qui défend une «nouvelle approche».

M. Mulcair a rappelé qu’il n’avait jamais laissé entendre que le pétrole devait rester sous terre, une expression qui n’a pas été utilisée dans le document, a-t-il dit.

Le manifeste «Un bond vers l’avant» incite le Canada à s’éloigner d’une économie dominée par les combustibles fossiles, ce qui inclut un rejet des projets d’oléoducs et un bouleversement du système capitaliste tel qu’on le connaît au pays.

Le document, qui a attiré l’appui de plusieurs intervenants dont des acteurs, des dirigeants syndicaux et des environnementalistes, avait été présenté en septembre lors de la dernière campagne électorale.

Il est fondamentalement incorrect de dire que les Canadiens devraient choisir entre le développement économique et la lutte contre les changements climatiques, estime M. Mulcair.

«Ce n’est pas vrai que c’est un choix et je n’ai jamais suggéré cela. J’ai toujours compris que le développement durable signifiait l’application de règles comme celle du pollueur-payeur, comme celle de l’utilisateur-payeur», a-t-il soutenu.

Les ressources naturelles du Canada sont précieuses et elles doivent être exploitées de façon responsable, a-t-il ajouté.

Dans un discours télévisé diffusé jeudi, la première ministre albertaine Rachel Notley a affirmé que tout le Canada profitait d’un secteur de l’énergie fort. Selon elle, cela implique la construction d’un oléoduc moderne et soigneusement réglementé jusqu’aux côtes.

«Nous devons développer (les ressources) de façon responsable et pour la première fois dans l’histoire du Canada, la province de l’Alberta a un plan pour faire sa part», a remarqué M. Mulcair.

«(Le premier ministre Justin) Trudeau a dit qu’il présenterait un plan pour atteindre nos cibles internationales et il n’a pas fait cela. L’Alberta a fait sa part. Elle a déjà démontré qu’elle est prête à faire des choses qu’aucun gouvernement précédent n’était prêt à faire», a-t-il poursuivi.

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