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Attawapiskat: des jeunes expriment leur colère

A sign welcomes visitors at the Attawapiskat airport in the remote northern Ontario community on Monday, April 18, 2016. THE CANADIAN PRESS/Colin Perkel Photo: Colin Perkel | La Presse canadienne

ATTAWAPISKAT, Ont. – Un jeune homme de la Première Nation en crise d’Attawapiskat a demandé à la ministre des Affaires autochtones, lundi, pourquoi sa communauté vivait dans des conditions dignes du tiers-monde pendant que le Canada accueille des réfugiés à bras ouverts.

Robert Sutherland était l’un des nombreux jeunes qui ont exprimé leur frustration à Carolyn Bennett au sujet du manque de soutien qui est si désespérément nécessaire dans sa communauté de la Baie James.

Il lui a demandé pourquoi les Première Nations vivaient dans des conditions si déplorables alors qu’il semblait si facile au Canada d’offrir une citoyenneté de première classe à des réfugiés. Il se demande quand le Canada va enfin se réveiller et voir ce qui se passe dans les communautés autochtones.

Attawapiskat a été secouée depuis des semaines par les nombreuses tentatives de suicide de ses jeunes.

Une session du conseil des jeunes a suivi une rencontre privée de deux heures avec Mme Bennett, le député néo-démocrate Charlie Angus et le chef d’Attawapiskat Bruce Shisheesh, qui a aussi exprimé sa frustration sans retenue.

Mme Bennett s’est engagée à créer un nouveau centre pour les jeunes adéquatement équipé, une demande-clé dans cette communauté isolée du nord de l’Ontario.

De plus, une délégation de jeunes de la région sera invitée à Ottawa.

M. Angus a qualifié ce geste de «début important» afin de mettre un terme à ce qu’il a appelé «un cycle de désespoir».

«Je suis heureux que nous ayons quelque chose à offrir aux jeunes», a-t-il dit.

«Est-ce suffisant vu l’ampleur de la crise à laquelle fait face Attawapiskat? Non, ce n’est pas encore assez, mais nous devons commencer avec la première étape.»

Commentant brièvement après sa rencontre avec le chef, la ministre a aussi relevé des problèmes plus grands comme le manque criant de logements, le désir d’avoir un pavillon de ressourcement ainsi que les problèmes continus des jeunes.

Tous les gouvernements et les ministères doivent travailler ensemble pour fournir «de l’espoir et un plan», a dit Mme Bennett.

«Le chef a été très clair: on ne doit plus se satisfaire de pansements ni d’une approche fragmentée».

M. Shisheesh a dit qu’il est satisfait de ce qui a été accompli.

«La rencontre s’est bien déroulée et nous nous en allons quelque part.»

Mais la rapidité avec laquelle les changements viendront reste à voir. La promesse d’un centre jeunesse, par exemple, n’était pas accompagnée d’une somme d’argent pour sa construction.

Dans l’intervalle, les jeunes d’Attawapiskat affirment qu’ils sont las d’attendre une reconnaissance de leurs problèmes.

Une grande partie du problème, disent-ils — certains avec des larmes — est que les jeunes ont perdu leur sentiment identitaire.

«Si nous pouvons rendre à nos jeunes leur identité, cela leur donnera quelque chose à laquelle s’accrocher, quelque chose qui est à eux, une bonne raison de vivre», a dit M. Sutherland.

«On ne demande pas tant que ça.»

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