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L’économie de partage perce la location d’auto

MONTRÉAL – L’économie de partage s’étend désormais au domaine de la location automobile.

L’entreprise Turo, qui permet à un particulier de louer son véhicule à un autre particulier, fait une entrée prudente au Canada ce mardi en se limitant à trois provinces, soit le Québec, l’Ontario et l’Alberta.

«C’est très excitant pour nous puisque c’est notre premier marché en dehors des États-Unis», a raconté le directeur de Turo au Canada, Cédric Mathieu.

L’entreprise, qui a fait ses débuts aux États-Unis sous le nom de RelayRides en 2009, a maintenant pignon sur rue dans 2500 villes américaines.

Turo permet aux propriétaires de véhicules de tirer profit de ceux-ci en les inscrivant en ligne où les membres de Turo peuvent les louer.

Le propriétaire du véhicule peut lui-même déterminer le coût de location ou laisser ce soin à Turo qui déterminera le tarif sur la base d’informations telles que la valeur marchande du véhicule, l’endroit où il se trouve et la période de l’année.

«En moyenne, on est 30 pour cent moins cher que les entreprises de location de voitures traditionnelles. Ça va de la Smart à 25 $ la journée à la Tesla à plus de 150 $ ou 200 $ la journée», a expliqué M. Mathieu.

Le modèle d’affaires de Turo prévoit que l’entreprise empoche 25 pour cent du tarif de location, une commission qui permet de défrayer les frais d’administration et, surtout, la prime d’assurance complémentaire requise afin d’assurer la couverture du véhicule pour la durée de location.

Par ailleurs, la compagnie assure qu’elle ne mènera pas ses activités en dehors des règles fiscales.

«Nous fournissons à tous nos propriétaires de voitures un formulaire qui définit leurs revenus à chaque année et on incite nos utilisateurs à se conformer aux règles d’imposition locales. Chaque utilisateur qui est sur la plateforme doit déclarer ses revenus», a précisé M. Mathieu, ajoutant que l’entreprise aussi entend payer les taxes et impôts sur ses revenus canadiens «comme toutes les sociétés».

C’est la complexité des réglementations en matière d’assurance d’une province à l’autre qui a incité Turo à limiter son lancement aux trois provinces en question.

Turo a conclu des partenariats avec les compagnies d’assurance Intact et Belairdirect afin d’offrir une couverture adéquate pour ses clients canadiens.

Le service s’adresse tant aux résidants de ces trois provinces qu’aux visiteurs; Turo a instauré un système de vérification des utilisateurs qui comprend leur historique de conduite et qui peut être consulté par le locateur, mais le fait de devoir livrer personnellement le véhicule vient personnaliser l’expérience au profit de tous, selon Cédric Mathieu.

«Au moment de l’échange des clés de voiture, le propriétaire et le locataire se rencontrent en personne et ça c’est quelque chose qui renforce la confiance envers l’utilisateur. Et au moment où, en tant que locataire, vous prenez les clés d’une voiture, il y a cette connexion personnelle qui fait que les gens comprennent que la voiture qu’ils louent, c’est la voiture de quelqu’un et ça, ça change tout dans la façon dont les personnes traitent les voitures», a-t-il ajouté.

Les compagnies d’assurance ont pour leur part indiqué que les réclamations qui pourraient émaner dans le cadre d’une location avec Turo n’auront aucun impact sur l’assurance personnelle du propriétaire du véhicule.

Pour l’instant, le service ne peut être offert que par des propriétaires de véhicules assurés chez Intact et Belairdirect dans les trois provinces concernées.

Turo prévoit étendre le service aux autres assureurs et aux autres provinces, mais n’a pas d’échéancier fixe pour le moment, les réglementations en matière d’assurance s’avérant un casse-tête que l’on est toujours à résoudre.

Communauto double son offre

Coïncidence, l’arrivée de Turo survient la même journée où le service d’autopartage Communauto annonce une importante expansion de son offre à Montréal, Québec, Ottawa et Halifax.

À Montréal, le volet sans réservation Auto-mobile verra le nombre de véhicules doubler avec l’ajout de 275 nouveaux véhicules, dont 25 entièrement électriques, ce qui portera le total à 550 véhicules.

À Québec, l’offre de véhicules sans réservation passera de 30 à 55 pour la flotte entièrement composée de véhicules hybrides.

En tout et partout, au Québec, le nombre de véhicules offerts par Communauto dans ses différents volets passera de 1370 à 1800.

Une dizaine de véhicules hybrides seront également ajoutés à Halifax, où la flotte de Communauto, qui oeuvre sous la raison sociale CarShareHFX, atteindra tout près de 50 véhicules.

Sur le plan global, ce sont quelque 600 nouvelles voitures hybrides et électriques qui seront mises en service dans le parc de Communauto dans l’ensemble du Canada et en France.

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