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Autochtones: enseigner la «vraie» histoire

Photo: Collaboration spéciale

Un comité spécial a été mis en place au Collège John-Abbott pour intégrer dans les programmes des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation, visant à remédier aux séquelles laissées par les pensionnats autochtones.

«Dans les recommandations, c’est très clair, explique à Métro Ryan Young, professeur en arts médiatiques. Certaines visent l’éducation. Il n’y a pas de zone grise. C’est simple : dans toutes les institutions, il faut les appliquer.»

La Commission, qui a travaillé à faire la lumière sur les pensionnats autochtones et à éduquer le public sur la question, avait fait ses recommandations en juin dernier, avant de déposer son rapport complet en décembre 2015.

Une d’elles concerne les écoles de médecine et de soins infirmiers, qui devraient offrir un cours portant sur les questions de santé préoccupantes pour les autochtones. Pour le Collège John-Abbott, qui offre le cours de soins infirmiers, il s’agirait d’une voie d’action. Dans le cas où la création d’un cours spécifique ne serait pas possible, les professeurs pourraient tout de même inclure le sujet dans leurs plans de cours.

Selon Ryan Young, professeur d’arts médiatiques, il est important de ne pas attendre que «le ministère [de l’Éducation] change le système». Bien que le projet en soit encore aux étapes préliminaires, un comité a été créé bénévolement. «Je vois ça comme une occasion de faire du collège un endroit plus “friendly”pour les Premières Nations et aussi de changer l’éducation pour mieux refléter l’histoire des autochtones au Canada», affirme M. Young. Erich Schmedt, directeur des études à John-Abbott, a confirmé à Métro que ce comité pourrait être officialisé par l’établissement et que le collège souhaite avoir parmi ses employés une personne qui se consacrerait aux initiatives éducatives autochtones.

Le Collège John Abbott, situé à Sainte-Anne-de-Bellevue, accueille près de 70 étudiants autochtones. Il s’agit de 1 % de la population étudiante du collège. Ils proviennent principalement des nations Inuit, Crie, Mohawk et Micmac, et quelques-uns sont Atikamekw et Algonquins. Le Collège est doté d’un centre de soutien aux étudiants autochtones depuis 1990.

Des changements en enseignement de l’histoire: plus de place aux Autochtones?

Le ministère de l’Éducation du Québec effectue présentement des changements au programme d’histoire enseigné au secondaire. Un projet pilote a été lancé dans certaines écoles où est enseigné le nouveau programme (provisoire) Histoire du Québec et du Canada (secondaire 3), et qui couvrira la période des origines à 1840. Un autre projet pilote, celui-ci pour le nouveau programme de secondaire 4, couvrant les années 1840 à aujourd’hui, aura lieu à l’automne 2016.

Questionné par Métro à savoir si une plus grande place serait faite pour les Autochtones dans ces nouveaux programmes, le Ministère n’a pas voulu donner plus d’informations.

Métro a toutefois demandé à François-Xavier Delorme, qui enseigne en secondaire 3 à la Villa Sainte-Marcelline, de comparer le programme provisoire de secondaire 3 avec le manuel qu’il utilise présentement dans ses cours. «D’après ce que je perçois, le nouveau programme en dit pas mal plus [à propos des Autochtones]. Est-ce que ça veut dire mieux? Je ne sais pas. [Mais il] me semble plus complet d’emblée», fait valoir l’enseignant.

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