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Deux manifestations et demie en même temps

MONTRÉAL – Deux manifestations se sont déroulées simultanément, vendredi, l’une des partisans d’Uber et l’autre, juste à côté, de la Coalition main rouge, contre les paradis fiscaux, mais en partie en compagnie de chauffeurs de taxis.

Le tout s’est déroulé sans incident, sur l’heure du midi et en début d’après-midi, au centre-ville de Montréal, sous forte surveillance policière.

Au départ, les deux groupes se trouvaient à un coin de rue l’un de l’autre. Lorsqu’ils se sont trouvés côte à côte, les policiers ont habilement retenu une manifestation pour laisser passer la première et éviter ainsi la mêlée générale.

La Coalition main rouge manifestait contre les politiques d’«austérité» du gouvernement Couillard, plus particulièrement contre les paradis fiscaux. Et, au départ de cette manifestation, des chauffeurs de taxis ont pris part à ce rassemblement syndical et communautaire, exprimant leur présence à coups de klaxon, à un coin de rue de la manifestation des partisans d’Uber.

Dans sa voiture, un chauffeur de taxi prénommé Ali est venu crier aux chauffeurs d’Uber de payer leurs impôts et leurs taxes comme tout le monde. Puis voyant qu’il parlait à une journaliste, un chauffeur d’Uber s’est approché pour le traiter en anglais de «voleur». Le chauffeur de taxi a finalement quitté les lieux.

Les partisans d’Uber avaient eux aussi leur message à passer et ils se sont rendus devant les bureaux montréalais du ministère des Transports.

«On a lancé il y a une semaine une mobilisation sociale, populaire, pour que les gens du Québec, près d’un demi-million de Québécois qui utilisent nos services, les 8000 partenaires chauffeurs, puissent faire entendre leur voix et s’assurent que le ministre (Jacques) Daoust entend que les Québécois veulent avoir plus de choix», a lancé Jean-Nicolas Guillemette, directeur général d’Uber pour le Québec.

Il a dit craindre que l’encadrement d’Uber n’engendre des coûts trop élevés pour l’entreprise, même si le ministre des Transports n’a toujours pas déposé son projet de loi à cet effet.

Le ministre Daoust a toujours soutenu qu’Uber était une forme de transport collectif illégal, qui faisait une concurrence déloyale à l’industrie du taxi. Québec veut d’ailleurs voir les livres comptables d’Uber pour s’assurer que l’entreprise paie ses taxes et impôts au Québec.

Étonnamment, pendant que le ministre libéral essaie de trouver un moyen de légiférer sur la question, la Commission jeunesse du Parti libéral du Québec diffusait un communiqué dans lequel elle invitait ses membres à «prendre part au rassemblement Pro Uber». Et la Commission jeunesse apparentait Uber à de «l’économie de partage» plutôt qu’à du transport collectif illégal.

De son côté, la Coalition main rouge a mené sa propre manifestation contre les paradis fiscaux juste à côté d’Uber. Ses manifestants ont rendu visite à des institutions financières comme la Scotia et RBC, certains de ses partisans réussissant à pénétrer dans les bureaux des banques avant que la manifestation arrive à son tour sur place.

Les protestataires qui avaient réussi à pénétrer dans les lieux étaient ensuite expulsés par les policiers, revenaient se joindre à la manifestation, puis se dirigeaient vers une autre institution financière du centre-ville de Montréal. Plusieurs de ses partisans tenaient un ballon soufflé en forme de palmier pour illustrer les paradis fiscaux.

La Coalition main rouge regroupe 85 organisations syndicales, sociales, communautaires et étudiantes.

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