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Don de sang chez les homosexuels: baisse de l’exclusion de 5 ans à 12 mois

Nurse and patient blood samples. donated blood in the blood lab. Photo: Archives

Les hommes ayant eu une relation sexuelle avec un homme (HARSAH) pourront désormais donner du sang au Québec à partir du 15 août, à condition de ne pas en avoir eu une dans les 12 mois précédant le don, a annoncé lundi Héma-Québec.

L’interdiction déjà en place, adoptée en 2013, est pour une période de cinq ans. Auparavant, les HARSAH, même une seule fois, étaient bannis à vie du don de sang.

La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, s’est dite convaincue que ce «pas dans la bonne direction» mènera sans doute éventuellement à des restrictions moins sévères. «Je suis certaine que tous les obstacles qui restent au don de sang des HARSAH seront retirés. C’est seulement une question de temps», a-t-elle déclaré dans un communiqué.

«Je reconnais que cette réduction de quatre ans de la période d’exclusion n’est pas un changement radical et que cela ne changera pas la situation pour plusieurs donneurs HARSAH qui ne peuvent pas actuellement donner du sang. Ceci dit, je préfère voir le Canada faire un pas dans la bonne direction plutôt que de ne rien faire», a-t-elle rajouté.

Du côté du Conseil québécois LGBT, on s’est dit surpris des propos de la ministre, mais on s’en est réjoui. «C’est très bien. La Société canadienne du sang et Héma-Québec se basent sur des données probantes pour prendre ces décisions-là. C’est sûr qu’ils ont de la pression pour qu’elles soient basées sur des données et non des préjugés. Ça me semble évident que si les données vont dans le sens d’enlever toute interdiction, c’est ce qu’ils feront éventuellement, surtout s’ils ont le soutien du ministère de la Santé», a affirmé la directrice générale du Conseil, Marie-Pier Boisvert.

Héma-Québec explique que l’adoption de l’interdiction de 5 ans n’a pas eu d’effet sur la sécurité des dons de sang. La nouvelle interdiction écourtée «est scientifiquement justifiée et ne mettra aucunement en péril le très haut niveau de sécurité des produits sanguins», a fait savoir l’organisme par voie de communiqué.

Héma-Québec explique le maintien en place d’une interdiction par le risque de transmission du VIH. «La fréquence d’infection au VIH demeure aujourd’hui beaucoup plus élevée chez les hommes ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes. La prévalence du VIH se situe à plus de 10% chez ce groupe par rapport à moins de 1% chez les hétérosexuels ou les lesbiennes», avance-t-on dans le communiqué.

«Une exclusion temporaire à 12 mois tient compte des données scientifiques. Elle obtient le soutien des groupes qui représentent les personnes transfusées», ajoute-t-on.

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