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Rainette: lettre aux ministres de l'Environnement

Photo: Benny Mazur/Wikimedia Commons

OTTAWA – L’association qui représente les entrepreneurs en construction du Québec réclame aux gouvernements provincial et fédéral plus de coordination pour éviter que ne se répète l’épisode de la grenouille qui bloque une partie d’un développement immobilier à La Prairie.

Mercredi dernier, le ministère fédéral de l’Environnement a annoncé un décret pour protéger l’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest.

Le décret, qui entrera en vigueur le 17 juillet et qui couvrira une zone d’environ deux kilomètres carrés, interdit toute activité qui menace le petit amphibien à La Prairie, Candiac et Saint-Philippe. Ainsi, une partie de l’ensemble résidentiel Symbiocité en Montérégie — 171 de 1200 unités d’habitation prévues — ne pourra pas aller de l’avant.

Dès l’annonce du décret, le gouvernement du Québec, le maire de La Prairie, les chambres de commerce et autres entrepreneurs ont protesté, rappelant que le projet avait obtenu les autorisations nécessaires de Québec.

Pendant ce temps, les environnementalistes qui luttaient depuis 2013 pour protéger la grenouille en cause se sont réjouis et ont rappelé qu’un tribunal avait ordonné en 2015 à Ottawa d’appliquer sa loi sur les espèces en péril.

Jeudi, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a donc décidé d’interpeller directement les deux ministres responsables de l’environnement: David Heurtel à Québec et Catherine McKenna à Ottawa.

«Le décret est (..) la consécration d’un manque de coordination entre le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec en ce qui a trait aux interventions en matière environnementale», accuse Luc Bélanger, président-directeur général de l’APCHQ dans cette missive dont La Presse canadienne a obtenu copie.

M. Bélanger poursuit en exhortant les deux ministres à établir «un processus clair de collaboration et de concertation», pour s’assurer qu’une «situation comme celle vécue à La Prairie ne se reproduira plus». «Il en va de la prévisibilité des projets ainsi que de la fiabilité des attestations environnementales émises par le gouvernement du Québec», conclut M. Bélanger.

L’association qui représente 17 000 entreprises répète dans sa lettre que le décret crée un précédent inquiétant et plonge les promoteurs immobiliers dans une grande incertitude. Et elle rend les deux gouvernements responsables de cette incertitude.

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