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Uniformes: l'actualité donne raison à Coiteux

Photo: Josie Desmarais

MONTRÉAL – Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a eu un double coup de main inattendu pour soutenir sa demande aux policiers du Québec de cesser de porter des pantalons non réglementaires, qu’il a réitérée avec insistance, mardi, à l’issue d’une rencontre avec le président du Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec (SCSGQ).

D’une part, le syndicat, dont les membres assurent notamment la sécurité de l’Assemblé nationale, d’édifices gouvernementaux et des palais de justice, a accepté de suspendre ce moyen de pression et de revenir au port de l’uniforme normal jusqu’à l’automne dans l’espoir de faire progresser les discussions.

D’autre part, le Journal de Montréal rapportait mardi que la juge Martine Hébert, de la Cour municipale de Laval, avait acquitté un automobiliste qui faisait face à une amende de 1300 $ parce que la policière qui lui avait remis le constat d’infraction portait un pantalon de camouflage qui pouvait avoir semé la confusion sur sa fonction.

Sans commenter directement la décision, le ministre Coiteux a fait valoir qu’elle appuyait son propre argumentaire.

«Ce sont des raisons comme celle-là que j’ai évoquées, a dit le ministre. La confusion peut, dans certaines circonstances, être même très grave. (…) Est-ce qu’on a affaire à un policier ou à une autre personne?»

M. Coiteux a ainsi loué la décision du Syndicat des constables spéciaux, la qualifiant de «geste responsable» et de démonstration de bonne volonté qui «va permettre de dialoguer dans un autre contexte».

De son côté, le président du syndicat, Franck Perales, s’est montré très satisfait de sa rencontre avec le ministre.

«J’ai été même étonné de voir à quel point monsieur le ministre était très ouvert et très à l’écoute de nos revendications, ou du moins des dossiers que l’on considère comme primordiaux à régler», a-t-il déclaré à la presse au sortir de la rencontre.

Le syndicat réclame entre autres l’ajout de 50 à 60 constables dans les palais de justice en région, se disant très préoccupé par la vulnérabilité de ces institutions en dehors des grands centres.

«Dans les palais de justice (en région), souvent il manque des effectifs. On doit faire appel à des agences privées de sécurité qui n’ont pas les pouvoirs ni les devoirs d’intervenir comme les constables l’ont en vertu de la Loi sur la police», a fait valoir le syndicaliste.

M. Perales a également eu un appui inattendu de l’actualité, puisqu’il n’a pas hésité une seconde à faire un parallèle avec la fusillade survenue la veille au palais de justice de Saint Joseph, au Michigan, qui a fait trois morts.

«Nous voulons nous assurer qu’il n’arrivera pas un événement malheureux comme c’est arrivé hier (lundi) aux États-Unis. (…) Nous pensons qu’il faudrait éviter à tout prix qu’il arrive un malheur comme ça ici au Québec, surtout en région, où il y a un manque d’effectifs», a-t-il dit.

Les agents de la paix sont également insatisfaits de l’évaluation de leur travail dans les échelles gouvernementales, évaluation qui place leur salaire moyen à 55 000 $ alors qu’ils réclament un reclassement dans une échelle où cette rémunération passerait autour de 61 000 $.

Le reclassement, avec les effectifs actuels, représenterait une somme d’environ 2 millions $. L’ajout de 50 à 60 constables coûterait entre 2,75 et 3,3 millions $ additionnels, sans compter le reclassement, qui ajouterait un autre 300 000 $ à 360 000 $.

La convention collective des constables spéciaux est échue depuis le 31 mars 2015.

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