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Mieux vaut se taire et avoir l’air niaiseux que…

Coalition Avenir Quebec Leader Francois Legault steps off his campaign bus at a general council meeting, Sunday, May 27, 2018 in Levis, Que. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne

«[…] Parler et prouver qu’on l’est.»

Cette succulente boutade provenait d’Hubert Benoit, député adéquiste commentant la directive du chef Mario Dumont interdisant à ses ouailles d’intervenir à même le débat public. Faut dire que certaines déclarations de collègues de Benoit avaient quelque peu forcé la main du boss:

1) «Sur la culture? Je n’en ai aucune idée au moment où on se parle.» – Raymond Francœur;

2) «Il faut encourager la natalité sinon les ethnies vont nous envahir.» – Christian Raymond.

Et un bijou : «La grammaire, la syntaxe ont été abolites avec la réforme.» – François Desrochers, porte-parole adéquiste en…éducation.

Selon toute vraisemblance, François Legault, chef de l’ancêtre caquiste, est lui aussi actuellement craintif. La directive envoyée la semaine dernière à l’ensemble des gens de son parti est sans équivoque:

«Les employés du parti et de l’aile parlementaire, de même que tous les détenteurs d’une fonction officielle à la CAQ ou auprès d’un(e) candidat(e) aux élections, doivent éviter d’intervenir sur un blogue, sur un site de nouvelles ou sur toute autre plateforme de médias sociaux comme Twitter et Facebook, sur des sujets politiques ou dans le cadre de débats partisans. Cette directive s’applique également au fait de relayer des articles ou des reportages en lien avec la politique (résultats de sondages, nouvelle candidature, erreur d’un adversaire, etc.) avant qu’un officiel de la CAQ l’ait commenté pour la première fois dans les médias.

«En ce qui concerne la publication de contenu personnel, le bon jugement est de mise, puisque celui-ci peut entraîner des conséquences professionnelles importantes, notamment en ce qui a trait à la publication de contenus ou de propos discriminatoires, haineux, offensants, incitant à la violence et contraires aux valeurs de la CAQ. Il est du devoir des membres du personnel de ne pas publier de tel contenu et de supprimer tout contenu de ce genre déjà archivé.

«Rappelons que seuls le chef, les députés, les directeurs et les attachés de presse nationaux peuvent être autorisés à annoncer les prises de position officielles de la CAQ. L’utilisation des médias sociaux par le reste du personnel et des détenteurs de fonctions officielles à la CAQ, elle, doit se limiter à relayer ces messages, sans y ajouter de commentaires. Celles et ceux ayant des idées de commentaires et de lignes à véhiculer sur les réseaux sociaux sont invités à transmettre leurs suggestions à un attaché de presse.»

Pas pire, non? Merci à la CAQ de rappeler à ses candidats et autres que c’est une mauvaise idée de publier des trucs discriminatoires, haineux, offensants ou incitant à la violence. Genre d’affaire qu’un candidat peut difficilement conclure par lui-même, j’imagine…

Pas le droit non plus, évidemment, d’intervenir ou de commenter sur des… sujets politiques. En d’autres termes, nos chances de gagner la prochaine élection dépendent de notre capacité à se fermer la gueule.

Voilà qui augure bien. La CAQ comme prochain gouvernement majoritaire, de nous dire les sondages. Excitante perspective.
Et que veut l’adage, déjà? Ah oui : on a les gouvernements qu’on mérite.

P.-S.: Tous les partis, dont leurs chefs (Philippe Couillard, Jean-François Lisée, Gabriel Nadeau-Dubois), ont participé aux capsules «Un été politique avec Frédéric Bérard» diffusées sur les pages Facebook et YouTube de Métro, sauf un. Vous laisse deviner lequel…

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