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Entrevue avec Taras Grescoe: À la pêche éthique aux poissons

À la base du livre Notre mer nourricière, il y avait une question : Comment manger des produits de la mer de façon éthique? Cette question a mené le journaliste Taras Grescoe aux quatre coins du monde. Il est monté sur des bateaux portugais, a visité des fermes d’élevage de crevettes en Asie, s’est rendu jusqu’à l’usine de High Liner en Nouvelle-Écosse et dans la baie de Chesapeake, autrefois célèbre pour ses bancs d’huîtres abondants. Partout, il a constaté les
ravages faits par la surpêche à nos océans et aux espèces de poissons qui les peuplent.

Avec tout ce que vous avez vu lors de votre périple, mangez-vous encore des produits de la mer aujourd’hui?

Oui, mais j’ai changé mes habitudes. Maintenant, je mange des poissons du milieu et du bas de la chaîne alimentaire, comme la sardine et le maquereau, plutôt que ceux du haut de la chaîne comme le thon et l’espadon. Je mange aussi des crevettes, mais seulement celles de Matane. Les autres, comme les tigrées et les géantes, sont élevées dans des conditions abominables, et je préfère les éviter autant pour ma santé que pour la santé de la planète.

Quel est le plus gros problème qui sévit présentement dans l’industrie de la pêche?
Il y en a tellement… Le plus grand problème est la pêche au chalut, qui opère en haute mer et détruit les fonds des océans. Elle n’est pas très réglementée, et le Canada soutient cette industrie rapace.

D’un côté, on nous vante les bienfaits des poissons pour la santé, et de l’autre, on nous parle de surpêche et d’extinction des espèces. Comment fait-on pour s’y retrouver?
C’est difficile. Moi, je me promène avec le guide de Sea Choice, qui dresse une liste de poissons à consom­mer et à éviter. Il faut éviter les grands poissons, qui sont plus intoxiqués. Il y a aussi des poissons d’élevage à considérer, comme le tilapia, l’omble et le hareng. Il faut s’informer.

L’ABC du piscivore
Taras Grescoe révèle les choix du parfait piscivore.

  • À éviter absolument?

L’empereur. Sa pêche provoque des dégâts énormes dans les océans.

  •     À consommer à satiété?

Les sardines.

  •     À goûter avant de mourir?

Deux douzaines d’huîtres de Belon à déguster sur un débarcadère de Bretagne, au mois de septembre. 

  •     La plus grande perte?

Le thon rouge. On est en train de manger les derniers de l’espèce.

  •     Si on a envie de saumon, que choisit-on?

Le saumon du Pacifique ou de l’Alaska, mais ils sont très chers. Sinon, une bonne alternative, c’est de manger de la truite.

  •     Le thon en boîte, oui ou non?

De temps à autre, mais essayez plutôt le maquereau, qui le remplace à merveille en salade ou en sandwich.


Notre mer nourricière
VLB éditeur
En librairie mercredi

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