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Aveugle, il réussit tout de même à utiliser les médias sociaux comme Facebook

Photo: TC Media - Vincent Cliche
Vincent Cliche - Le Progrès de Coaticook / TC Media

Au cours des derniers mois, plusieurs ont eu la surprise de recevoir une demande d’amitié sur Facebook de la part de Steve Proulx. Non pas que ce dernier soit réfractaire aux nouvelles technologies, mais plutôt parce qu’il est aveugle. Comment fait-il pour naviguer au sein du populaire réseau social? Deux mots: synthèse vocale.

Son téléphone intelligent en main, Steve Proulx pousse le bouton pour faire apparaître l’écran principal. Celui-ci s’affiche en compagnie d’une voix à la Siri lui disant qu’il y est bel et bien. «Après, j’ai simplement à glisser mon doigt vers la gauche pour que j’entende quels programmes s’offrent à moi», explique-t-il.

«Téléphone, Mail, Safari [le fureteur internet de la plateforme Apple], Musique», dit un à un l’assistance vocale avant d’atteindre «Facebook». «Ça peut me prendre un peu plus de temps qu’une personne qui voit son écran et qui sait sur quel bouton appuyer rapidement, mais, au moins, je peux, moi aussi, être sur Facebook et m’y abreuver», dit fièrement M. Proulx

En ouvrant l’application du populaire réseau social, il entend que c’est l’anniversaire de l’un de ses amis. Le programme de synthèse vocale, inclus dans tous les appareils intelligents, lui lit mot à un mot les statuts de ses connaissances. «En autant que ce soit de l’écriture, je suis correct.» Mais, qu’en est-il lorsque ce sont des photos? «La technologie étant ce qu’elle est aujourd’hui, Facebook reconnaît maintenant ce qui apparaît sur une photo. Elle me dit qu’il y a une personne ou un animal, par exemple, et dans quel contexte il est. C’est vraiment pratique, puisqu’il y a de plus en plus d’images là-dessus.»

«Jamais je n’aurais pensé y être»
Lorsque Facebook est devenu de plus en plus populaire il y a quelques années, Steve Proulx n’aurait jamais pensé pouvoir s’y aventurer. «Dans le temps, c’était pratiquement impossible pour moi de m’y retrouver, avoue-t-il. Lorsque j’ai repris mon poste de directeur [au Carrefour jeunesse-emploi de la MRC de Coaticook] à l’automne 2015, on m’a offert un téléphone intelligent. J’ai ensuite suivi des formations grâce à l’Institut Nazareth et Louis-Braille pour bien l’utiliser et c’est là que j’ai découvert que je pourrais être abonné à ce service.»

Tout comme bien des utilisateurs, Steve Proulx utilise Facebook pour s’informer. «Ce que j’aime également, c’est de reconnecter avec des gens dont je n’ai pas eu de nouvelles depuis longtemps. J’ai demeuré à Magog et j’ai joué au hockey à Victoriaville ainsi qu’à Thetford Mines. J’ai des amis là-bas et je suis très content de pouvoir interagir avec eux de nouveau.»

Avec tous ses atouts, le téléphone intelligent devient-il alors indispensable pour une personne aveugle? «Ça facilite certainement notre vie, mais je n’irais pas jusqu’à dire qu’il s’agisse d’une nécessité, avance-t-il. On se crée plutôt des besoins avec cet outil. Et je crois que c’est le cas pour tout le monde.»

Prochaine étape: la voiture intelligente
Avec toutes les percées technologiques, Steve Proulx rêve maintenant de pouvoir «conduire» son propre véhicule dans un avenir pas si lointain. «Même si je ne vois strictement rien, un jour, j’aimerais avoir mon propre véhicule», rigole-t-il.

Ce véhicule serait probablement une voiture intelligente. Grâce à un système de navigation et de caméras, les nouveaux modèles se conduisent seuls. «Je n’aurais qu’à dire ma destination et elle m’amènerait là. Ça me permettrait certainement de fracasser certaines limitations, car, je ne vais pas où je veux, quand je veux», raconte celui qui a perdu l’usage de la vue en 1989. 

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