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Quatre choses à savoir à propos de l’endométriose

Woman stomach pain on bed top view. Indor shot. Photo: Getty Images/iStockphoto

Maladie chronique qui touche une femme sur dix, l’endométriose reste méconnue, voire banalisée. Le point avec un gynécologue qui a vu défiler beaucoup de cas dans son cabinet
en quelque 41 ans de pratique.

CV

Nom: Claude Fortin

Spécialité: Gynécologie

Pratique : Centre de gynécologie et de maternité de LaSalle

1. C’est quoi?
L’endométriose se déclare «lorsqu’un tissu semblable à celui qui tapisse l’utérus [l’endomètre] s’implante de façon anormale dans la cavité pelvienne, provoquant lésions, kystes, nodules et autres adhérences», décrit l’organisme Endometriosis Network Canada dans un dépliant d’information. On peut trouver ces tissus inflammatoires non seulement autour de l’utérus, par exemple sur les ovaires et les trompes, mais aussi sur d’autres organes pelviens comme les ligaments, la vessie ou les intestins. D’autres parties du corps sont parfois touchées, mais c’est plus rare.

2. Diagnostic difficile
Certaines femmes atteintes d’endométriose ne ressentent aucun symptôme. D’autres souffrent tant qu’elles doivent régulièrement s’absenter du travail ou de l’école. Dans les faits, les douleurs aiguës sont souvent une des causes qui mènent à la consultation, mais d’autres indices, comme des difficultés à concevoir un enfant ou des douleurs pendant les relations sexuelles ou au moment d’aller à la selle, pourraient vous mettre la puce à l’oreille.

Pas de doute: l’endométriose est une maladie chronique complexe qui ne se dépiste pas nécessairement par une échographie, explique le gynécologue Claude Fortin. «Le meilleur moyen de poser un diagnostic sûr est de procéder par laparoscopie [une intervention chirurgicale effectuée sous anesthésie générale], mais encore là, quand c’est à un stade précoce, on ne le voit pas toujours, nuance-t-il. C’est pourquoi on peut mettre de sept à neuf ans à poser un diagnostic. Il faut faire attention, car il y a plusieurs autres causes aux douleurs pelviennes.»

3. Traiter, pas guérir
«Puisque l’endométriose est nourrie par les hormones sécrétées par la femme, les traitements médicamenteux vont pouvoir maîtriser la maladie, mais pas l’éradiquer», souligne le Dr Fortin, rappelant que c’est souvent à la ménopause que les femmes voient la fin – ou du moins une diminution importante – de leurs symptômes. Différents médicaments peuvent être prescrits pour les soulager, des anti-inflammatoires aux anovulants, en passant par d’autres thérapies hormonales. «Un nouveau médicament prometteur vient aussi d’être accepté au Canada, se réjouit le gynécologue. Quand j’ai commencé, il y a 41 ans, il n’y avait pas beaucoup d’options de traitement. Aujourd’hui, ça a beaucoup évolué. Cependant, même avec les chirurgies, on ne peut pas garantir que ça ne va pas récidiver.»

4. Et l’infertilité?
Question d’hormones, une grossesse peut entraîner une rémission, mais les symptômes reviendront souvent après environ deux ans, soit à la fin de la période d’allaitement. Mais encore faut-il tomber enceinte! Selon le Dr Claude Fortin, de nombreuses femmes qui consultent en clinique d’infertilité souffrent d’ailleurs d’endométriose. «Par exemple, ça peut être parce que la mobilité de la trompe est affectée par des cicatrices ou de l’inflammation, indique-t-il. Dans d’autres cas plus avancés, des kystes peuvent empêcher l’ovulation.» 

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