Soutenez

Une brève anesthésie générale subie pendant l’enfance ne perturberait pas le développement

Photo: Getty Images/iStockphoto

Des chercheurs de l’Institut de recherche australien Murdoch ont pour la première fois mené un essai randomisé contrôlé relatif aux effets de l’anesthésie générale sur le cerveau des enfants âgés de 5 ans.

Les chercheurs ont examiné 722 bébés en Australie, en Italie, aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, aux Pays-Bas et en Nouvelle-Zélande, pour la plupart de sexe masculin et d’un âge postmenstruel (APM) inférieur à 60 semaines, un âge auquel le cerveau est très vulnérable.

Les bébés devaient tous subir une opération visant à corriger une hernie inguinale, un acte chirurgical commun à cet âge. Au hasard, on leur a fait subir une anesthésie générale (363 enfants) ou locale (359 enfants), des protocoles qui n’ont entraîné aucune séquelle au cerveau chez des animaux témoins.

La durée moyenne de l’anesthésie générale était de 54 minutes.

À 5 ans, un âge auquel les résultats des tests d’intelligence sont de forts indicateurs des aptitudes futures des enfants, ceux-ci ont été évalués par des psychologues. Le QI, la mémoire, l’attention, les fonctions exécutives (facultés de mémoire, de contrôle des impulsions et de planification), ainsi que le comportement ont été étudiés.

Les résultats, publiés dans The Lancet, ne montrent pas de différence significative entre le QI des enfants ayant subi une anesthésie générale, dont le score moyen était de 98,87, et ceux ayant subi une anesthésie locale, dont le score moyen est de 99.08.

Les résultats des tests neurocognitifs ne présentent pas non plus de différences significatives.

Les observations se vérifient toujours après la prise en compte du stade de développement du bébé à la naissance, du pays de naissance et d’autres paramètres.

Aux yeux des chercheurs, cette étude offre la preuve la plus solide à ce jour qu’une brève anesthésie est inoffensive dans le développement des jeunes enfants.

Ils rappellent toutefois que certains biais, comme le fait que 84% des bébés testés étaient de sexe masculin, nécessitent la confirmation de ces résultats chez les filles, ainsi que chez les enfants ayant subi une anesthésie plus longue/plusieurs ou différents types d’anesthésies.

« Près de la moitié des anesthésies générales subies par les très jeunes enfants durent moins d’une heure. Nos résultats devraient donc rassurer les professionnels de la santé et les millions de parents dont la progéniture doit passer par cette étape, pendant une opération ou à la pose d’un diagnostic, dans le monde entier chaque année », résume le professeur Andrew Davidson, le principal auteur de l’étude.

La dangerosité des anesthésiants a été le sujet de nombreuses études récentes aux résultats contradictoires.

L’observation d’un plus grand nombre de cellules mortes lors d’études menées sur des animaux avait suscité des inquiétudes grandissantes quant aux effets sur le développement du cerveau.

Une étude australienne publiée l’an dernier, consacrée à 211.978 enfants en bonne santé, a conclu que ceux qui avaient subi une anesthésie générale en bas âge obtenaient plus tard de moins bons résultats scolaires que les autres enfants. En revanche, une autre étude publiée à la même époque n’avait pas conduit à penser que l’anesthésie avant l’âge de trois ans affectait les capacités intellectuelles. Les chercheurs ont toutefois noté que d’autres aspects du développement cérébral pouvaient être affectés par une exposition répétée.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.