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Vapotage: ce que disent les études sur le sujet

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Photo: Nam Y. Huh / The Associated Press

Les États-Unis ont annoncé mercredi qu’ils allaient interdire la vente de cigarettes électroniques aromatisées afin de réduire leur attractivité pour les jeunes. Voici où en sont les connaissances sur les dangers du vapotage.

Que contiennent les cigarettes électroniques?

Le vapotage consiste à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d’un liquide à l’intérieur de la cigarette électronique.

Les liquides contiennent en général de la nicotine. La nicotine est bien étudiée depuis des décennies: elle est addictive et peut affecter le développement du cerveau. Certains utilisateurs trouvent aussi des liquides au cannabis.

Ils n’incluent pas de nombreuses substances dangereuses comme le goudron (cancérigène) ou le monoxyde de carbone (facteur de maladies cardiovasculaires).

Mais la vapeur contient des particules fines qui pénètrent les poumons. Il y a de «nombreuses substances potentiellement toxiques», a conclu un rapport des Académies américaines des sciences, en 2018.

On y trouve notamment des métaux (nickel, plomb…), venant probablement de la bobine utilisée pour chauffer le liquide.

Et un grand nombre d’additifs sont ajoutés, qui peuvent être classés sûrs sous leur forme liquide ou solide, mais dont l’effet est mal étudié lorsqu’ils sont vaporisés et rentrent dans les poumons.

Il est possible que ces substances aient des effets toxiques à long terme sur les cellules du corps. Pour en avoir la certitude, il faudrait des études sur plusieurs décennies, qui n’existent pas encore, les e-cigarettes étant vendues depuis le milieu des années 2000 seulement.

Quant au goût, les e-liquides existent parfumés au tabac, mais aussi avec des dizaines d’arômes différents, selon les marques: menthol, fruits rouge, vanille, mangue… voire des goûts fantaisistes comme bonbons ou crème brûlée.

Le vapotage est-il moins dangereux que fumer?

Des experts anti-tabac arguent que les e-cigarettes sont moins nocives que les cigarettes, puisque la nicotine reste, mais pas les substances dont on sait avec certitude qu’elles sont cancérigènes.

Une étude réalisée au Royaume-Uni et publiée dans le New England Journal of Medicine a observé que les e-cigarettes étaient plus efficaces que les patchs, gommes et autres produits de substitution pour arrêter de fumer.

Mais on n’a pas encore assez de preuves que le vapotage est une aide indiscutable au sevrage, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé dans un rapport très sévère en juillet 2019.

Dans tous les cas, les «système électroniques d’administration de nicotine», selon leur nom technique, «sont incontestablement nocifs et devront donc être régulés», dit l’OMS.

A plus court terme, aux États-Unis, à l’été 2019, une mystérieuse épidémie de maladies pulmonaires aigües a en outre fait plusieurs morts et envoyé des centaines de personnes aux urgences.

La plupart avaient acheté des liquides au THC, la substance psychoactive du cannabis, mais on ignorait quel ingrédient, parmi les nombreux additifs, pourrait avoir endommagé les poumons.

Une huile de vitamine E a été citée comme cause possible par l’Etat de New York, mais les autorités sanitaires fédérales n’ont pas confirmé que cette molécule était la coupable.

Faut-il encadrer ou interdire?

L’autre problème concerne les jeunes qui ne fumaient pas au départ, et se mettent au vapotage. Outre la dépendance à la nicotine, des études ont montré qu’ils étaient plus susceptibles de se mettre à fumer du tabac.

Aux États-Unis, les autorités parlent d’épidémie dans les lycées, avec une domination des arômes fruités, menthe et menthol. L’interdiction prochaine des e-cigarettes aromatisées dans tout le pays vise à protéger cette jeunesse.

Le gouvernement américain veut n’autoriser que les goûts tabac, à destination de ceux qui voudraient arrêter de fumer, tout en se réservant l’option d’aller plus loin.

Des experts anti-tabac préviennent qu’une interdiction totale des e-cigarettes nuirait aux fumeurs qui souhaiteraient arrêter, et pourraient bénéficier d’un remplacement par le vapotage.

Ils s’alarment ainsi de voir que les villes de San Francisco et Richmond ont voté des interdictions totales de la vente de toute e-cigarette qui n’aurait pas reçu d’autorisation de l’agence fédérale du médicament (FDA), c’est-à-dire la totalité à ce stade. Ces interdictions entreront en vigueur l’an prochain.

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