À table

Le sexe, c'est sérieux… ou pas!

Rachelle McDuff - Métro

4 octobre 2011 à 8h22 - Mis à jour 8 avril 2012 à 13h23 5 minutes de lecture

Le missionnaire est votre position sexuelle préférée et vous pensez sincèrement que le 69 est surévalué. Vous n’avez jamais atteint l’orgasme, et encore moins le point G. Vous avez une ITS, un petit zizi et les jouets sexuels vous effraient. Mais chut! Ces choses-là, on n’en parle pas, car on pourrait se faire juger.

C’est du moins ce que suggère Caroline Allard, auteure de Pour en finir avec le sexe, un ouvrage qui dédramatise la sexualité en usant de beaucoup d’humour. Réalisé en collaboration avec l’illustratrice Iris, ce livre, à mi-chemin entre le magazine et la BD, est un règlement de comptes avec cette chose qui nous met tant de pression dans la société.

L’idée de faire un livre sur le sexe a germé dans l’esprit de Caroline Allard quand elle faisait ses chroniques d’une mère indigne. Elle trouvait que, tout comme la maternité, le sexe peut devenir angoissant à cause de la pression sociale qui incite à la performance.

«On se met toutes sortes de pression sans se demander d’où ça vient, sans se demander si ça nous convient vraiment. Des fois, on se pose des questions et on a quasiment honte de se les poser.»

Bien que le sexe soit omniprésent dans la société – on en voit à la télé, dans les magazines, dans la rue (énormément!), sur l’internet –, en parler n’est pas toujours plaisant. «Ça a toujours l’air grave quand on parle de sexe. Je trouve ça décourageant. Ça ne nous pousse pas à nous demander comment on peut avoir du plaisir, ça nous pousse à nous demander comment on peut réussir», déplore-t-elle.

Caroline Allard a décidé d’user d’humour pour dédramatiser ce sujet important. «Quand on parle de porno, faut être sérieux, car on doit être pour ou contre. Puis, il y a le côté psychologique, les infections transmises sexuellement, etc. Je voulais montrer aux gens qu’on peut en rire pour vrai. Je ne dis pas que la meilleure façon d’en parler, c’est d’en rire, mais on peut en tirer des enseignements. Je veux qu’on garde en tête que ce qu’on nous propose [dans la société], on n’est pas obligé de l’accepter comme modèle.»

C’est grâce à sa folle imagination que Caroline a pu réaliser son livre, mais c’est après sa parution, en entendant les commentaires des autres, qu’elle s’est rendu compte qu’elle n’était pas seule à avoir des idées farfelues.

Son seul regret? «Ne pas avoir été capable d’inventer de jouets sexuels! À chaque fois que je pensais en avoir inventé un, je regardais sur l’internet et il existait déjà!» confie-t-elle déçue.

Le sexe en dessin à l’ère du numérique
Quand on fait une BD sur le sexe, il faut trouver des modèles quelque part. Quoi de mieux que le web pour s’inspirer? On risque toutefois de tomber sur des images choquantes. La bédéiste Iris en sait quelque chose.

«Quand tu tapes « vulve » sur Google, l’une des premières choses que tu vois c’est l’image d’une femme avec un cheval… Il y a aussi beaucoup d’images d’organes avec des maladies», dit-elle en riant. Bien que l’internet soit une mine d’or d’images reliées au sexe, certaines choses sont plus difficiles à trouver.

«Ce n’était pas évident de trouver une variété d’organes différents. C’est souvent des vagins qui semblent avoir été retouchés ou des pénis en érection», explique-t-elle. Elle a aussi dû se creuser la tête pour dessiner de nombreux corps nus de formes différentes. «Je ne voulais pas devoir dessiner un de mes ex!» s’exclame-t-elle en rigolant.

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Vox pop

Caroline Allard et Iris ont demandé à des gens de leur entourage de répondre à un sondage sur le sexe. Voici un aperçu des réponses qu’elles ont obtenues.

Est-ce qu’un détail physique vous a déjà répugné au point de gâcher votre désir?

Tu fais une fellation et le gars pète. Oublie ça, c’est pas juste fini pour la soirée, c’est fini pour un bout.

Un gars qui a trop de salive au coin de la bouche quand il parle. Et surtout, une mauvaise haleine.

D’après vous, quelle est la position sexuelle la plus surévaluée?

Le 69

Baiser dans la douche. D’abord, c’est glissant, un bain mouillé. […] Et puis, quand t’es obligé de faire des acrobaties et que t’as des crampes partout, c’est pas mal moins le fun.

Quelle expérience sexuelle voulez-vous absolument tenter avant de
mourir?