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Par amour pour son quartier

Photo: 596 Acres

Lorsque j’ai appris que la New-Yorkaise Paula Z. Segal serait de passage à Montréal à la fin du mois, j’ai sauté sur ce prétexte pour lui passer un coup de fil afin de prendre le pouls de ses projets actuels.

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Paula Z. Segal est une avocate de formation à l’origine d’un mouvement mondial de réappropriation citoyenne de nos quartiers, plus précisément des terrains vacants laissés à l’abandon par le privé ou les autorités municipales, année après année.

Son organisation, 596 Acres, recense depuis 2011 les «vides urbains» qui pullulent dans le Grand New York et tente de mobiliser des résidants autour de projets structurants pour leur quartier.

Leur modus operandi est bien simple. Paula et son équipe entreprennent les démarches légales nécessaires auprès des autorités concernées pour occuper légalement les terrains abandonnés; les citoyens, eux, s’occupent de la réalisation (et de l’entretien à long terme) d’un projet qui vient combler un besoin dans leur secteur: un parc, un jardin collectif, un terrain de jeux… Les possibilités sont multiples.

«On pense souvent que les terrains vides dans une ville appartiennent à des promoteurs privés qui patientent pour profiter de la spéculation immobilière, m’explique-t-elle. Dans bien des cas, ce n’est pas vrai. Les terrains appartiennent souvent aux autorités municipales ou à des organisations qui n’ont tout simplement pas de plans ou de moyens financiers pour les développer.»

«Ce qui compte pour moi, […] c’est de contribuer à l’amélioration de la qualité vie de mon entourage, c’est d’assurer une “justice spatiale” dans nos quartiers.» – Paula Z. Segal

En moins de cinq ans, 596 Acres a contribué à la réalisation de 32 projets, notamment dans des secteurs défavorisés de Brooklyn. L’organisation réussit à maintenir le cap grâce aux dons de fondations locales et du public.

«Le but est de réduire les inégalités sociales entre les quartiers, poursuit-elle. Certains résidants ont accès à des parcs comme Central Park, alors que d’autres n’ont pas un seul espace vert dans leur secteur! […] Les citoyens n’ont d’autre choix que de se prendre en main pour redynamiser leur quartier. S’ils attendent après les autorités, ça n’arrivera jamais.»

Le succès grandissant de son initiative inspire des gens non seulement à New York, mais également ailleurs sur la planète. Des citoyens de Philadelphie, de Los Angeles, de La Nouvelle-Orléans et de Melbourne, en Australie, ont fait appel à 596 Acres pour importer le concept dans leur ville respective. Même Montréal se joindra au mouvement dans les prochains mois avec l’organisme LANDE (anciennement UrbUrb).

Paula reste malgré tout très humble face à son leadership international. «Ce qui compte pour moi, ce n’est pas de prendre le crédit de quoi que ce soit, m’indique-t-elle en riant. C’est de contribuer à l’amélioration de la qualité vie de mon entourage, c’est d’assurer une “justice spatiale” dans nos quartiers.»

De la belle visite
Paula Z. Segal sera à Montréal le 28 mars dans le cadre du congrès de l’Association des architectes paysagistes du Québec.

Pour plus de détails : aapq.org

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