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Le design, plus qu’une image de magazine

Photo: Stéphane Groleau\collaboration spéciale

Les amateurs de design et d’architecture le savent: les sources qui permettent de rester à l’affût des tendances et des réalisations à l’échelle internationale sont presque infinies sur le web.

En quelques clics à peine, on peut suivre quotidiennement ce qui s’érige de la Turquie à la Chine, en passant par Dubaï et la Russie.

Mais à force d’être bombardé de superbes photos de résidences privées, de musées et de restaurants haut de gamme, on en vient trop souvent à réduire le design et l’architecture à leur plus simple expression: l’esthétisme. On se contente ainsi de partager de belles images sur Facebook et Twitter… et c’est à peu près tout!

Pourtant, l’art du «beau» reste subjectif, et l’esthétisme ne fait pas foi de tout dans un projet. Loin de là. On devrait prendre l’habitude de s’interroger sur le confort des occupants, sur leur facilité à s’approprier les lieux, sur leur envie d’y retourner (ou non!) à la suite de leur visite. En d’autres mots, le design qui nous est présenté a-t-il une valeur sociale, ou est-ce simplement une sculpture déshumanisée qu’on a plantée dans une ville pour impressionner la galerie?

Sans oublier qu’on discute trop peu du potentiel économique du design et de l’architecture en milieu urbain. Heureusement qu’il existe des événements, comme les Prix Commerce Design Montréal qui ont été décernés lundi dernier, pour mettre en lumière cette valeur économique en récompensant des designers et des commerçants qui ont judicieusement investi dans l’aménagement de leur business. Le design y est présenté comme une arme contre la compétition, à une époque où un commerce ne peut plus compter seulement sur ses produits pour se démarquer. Le monde concurrentiel de la gastronomie et des bars en est un parfait exemple.

«Vous seriez surpris du nombre de finalistes [au gala] qui nous ont mentionné que le design de leur commerce avait eu un effet très favorable sur leur chiffre d’affaires, me confiait Jessica Rivière-Gomez, membre du jury des Prix Commerce Design. Selon leurs dires, plusieurs clients passent sur la rue, regardent à l’intérieur de leur commerce, sont intrigués par le design et y entrent. Le design devient une source de rentabilité.»

Le gala a également réussi à prouver que ce ne sont pas toujours les designs les plus coûteux qui répondent le mieux aux besoins des commerçants. «Certains gagnants, comme les boulangeries, avaient des budgets relativement modestes, poursuit Mme Gomez. Ils se sont tout de même démarqués par leur façon de maximiser de petits espaces, de laisser entrer la lumière naturelle, par leur relation avec la rue et le voisinage. Ce sont des projets où on se sent bien, des projets à l’échelle humaine.»

Pour voir les 20 lauréats des Prix Commerce Design Montréal

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