Une étude américaine montre que les accidents liés au cellulaire sont imputables dans 30% des cas à un manque d’attention lié à l’usage des téléphones sur la voie publique.
Depuis l’arrivée des cellulaires dans notre quotidien, ces objets sont souvent désignés comme responsables d’une diminution de notre niveau de concentration
En avril dernier, une enquête menée par le constructeur automobile Ford révélait que 65% des Français reconnaissaient avoir déjà traversé la rue tout en consultant leur téléphone. Un néologisme a même été attribué aux personnes qui adoptent ce type d’attitude: les «smombies», mot-valise en référence au «smartphone» et au zombie.
Or, ce manque de concentration peut s’avérer dangereux et provoquer des accidents. Aux États-Unis, 2501 patients âgés de 13 à 29 ans ont été victimes d’accidents de blessures à la tête et à la nuque liés à l’usage de cellulaire entre 1998 et 2017, montre une nouvelle étude américaine publiée dans la revue JAMA Otolaryngology-Head & Neck Surgery.
Les blessures comprenaient des coupures, des ecchymoses, des écorchures, des abrasions et des blessures internes, en particulier autour des yeux et du nez. Plus de 41% des accidents se sont produits à domicile et étaient mineurs, nécessitant peu ou aucun traitement. Environ 50% étaient attribuables à la distraction au volant et 30% au fait de marcher dans la rue le nez plongé dans son téléphone.
Les enfants de moins de 13 ans étaient beaucoup plus susceptibles de subir une blessure mécanique, comme l’explosion d’une batterie de téléphone portable.
Les auteurs de l’étude notent un pic d’évolution de ces accidents en 2007 et 2016, années qui correspondent respectivement à l’arrivée du premier iPhone sur le marché et de Pokémon Go, une application qui consiste à traquer des personnages animés via son téléphone dans des lieux réels.
«Ces résultats suggèrent un besoin d’éducation sur les risques de l’utilisation du téléphone portable et des comportements distraits pendant d’autres activités ainsi que le manque de concentration en conduisant ou en marchant sur la route», estime Boris Paskhover chirurgien et professeur adjoint à la Rutgers New Jersey Medical School, qui a participé à l’étude.