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Télétravail et confinement: quels effets sur notre rapport à la mode?

Télétravail et confinement: quels effets sur notre rapport à la mode?
Les mesures de confinement nous ont tous forcés à opérer un passage total vers le numérique. Photo: Thought Catalog/Unsplash

Les mesures de confinement et l’avènement du télétravail ont transformé notre rapport au vêtement et à la mode en général.

Parmi les trois fonctions qui sont habituellement attribuées au vêtement, soit la fonction de pudeur, de protection et de parure, cette dernière subit les aléas de la situation actuelle, explique le chargé de cours à l’École supérieure de mode de l’ESG ­UQAM, ­Philippe ­Denis.

En fait, c’est vraiment la recherche du confort vestimentaire qui caractérise les derniers mois.

Naturellement, cela fait en sorte que certains vêtements sont moins populaires que d’autres en ce moment, précise la directrice générale de la ­Grappe mmode, ­Debbie ­Zakaib.

« ­Les robes de soirée, par exemple, les vêtements un peu plus excen­triques, les talons hauts [sont moins vendus], ­dit-elle. Tous les vêtements plus casual, de street wear, loungewear, homewear, pyjamas sont beaucoup plus populaires en ce moment. »

Styles à l’écran

Par ailleurs, les styles privilégiés pour les rencontres par visioconférence sont ceux qui sont les plus intéressants au niveau du visuel à l’écran, indique la directrice de l’École supérieure de ­Mode de l’ESG ­UQAM, ­Marie-Ève ­Faust.

« ­On ne veut pas encombrer l’écran avec des accessoires parce que les gens nous voient en gros plan, ­dit-elle. Mais, en même temps, on veut être certain de ne pas avoir l’air trop dénudé. »

De plus, plusieurs économisent sur tout ce qui ne se voit pas à l’écran, comme les vêtements portés au bas du corps.

Toutefois, même les ­rendez-vous virtuels ne parviennent pas à raviver le plaisir de s’habiller chez certains, constate ­Philippe ­Denis.

« ­Il y a quand même une certaine crainte et c’est la crainte finalement de faire entrer l’autre chez soi, ­émet-il. Combien de réunions virtuelles, que ce soit à l’université ou au travail, qui finalement se font à écran fermé ? »

M. Denis remarque tout de même que certains de ses étudiants continuent de s’habiller pour suivre leurs cours. « ­Il y a cette volonté de maintenir une forme de normalité ou du moins ce qui était la normalité avant le début de la pandémie, ­poursuit-il. Mais malheureusement, ces gens n’ont pas nécessairement de contact avec l’extérieur donc l’impact reste relativement minime. »

Après la crise, la mode excentrique ?

Quel effet aura la pandémie sur la mode après la crise ? ­Difficile à prédire, mais « historiquement, c’est prouvé qu’après des grandes crises, il y a des années folles », rappelle ­Debbie ­Zakaib.

En effet, après la ­Seconde ­Guerre mondiale est apparu le mouvement du « ­New ­Look » avec ­Christian ­Dior, par exemple. « ­On finissait une époque sombre et les gens avaient envie de se remettre au goût du jour », explique ­Marie-Ève ­Faust.

D’ailleurs, les styles colorés et monochromes étaient déjà à l’honneur lors du jour de l’investiture du président américain, ­Joe ­Biden. « ­Tu sentais qu’on avait besoin d’un vent de fraîcheur », ajoute ­Mme ­Faust.

Le confort avant tout

À l’inverse, les mitaines de ­Bernie ­Sanders ont fait le tour du monde. Il se pourrait aussi que la crise sanitaire fasse passer le confort avant tout, mentionne ­Marie-Eve ­Faust.

Philippe ­Denis reste aussi prudent quant à l’arrivée d’une certaine folie vestimentaire après la pandémie.

Cela dépendra du temps que durera le confinement et des politiques qui seront mises en place par les entreprises, ­dit-il. Si ces dernières favorisent davantage le télétravail, la situation pourrait ne pas changer.

« ­De ce fait, les gens vont rester dans la même ambiance dans laquelle ils sont en ce moment. Si, actuellement, on ne s’habille pas et on privilégie davantage le confort, pourquoi ça changerait lorsque ça va s’arrêter ? » ­demande-t-il.

Chouchouter ses clients

Chose certaine cependant : il devrait y avoir un rééquilibrage des saisons, croit ­Philippe ­Denis.

« ­Ces dernières années, on voyait davantage le rythme qui s’accélérait. Vous cherchiez une paire de gants en plein mois de février en magasin ? C’était impossible. » ­Cela devrait changer, ­pense-t-il.

La pandémie a aussi favorisé le virage numérique des entreprises, constate ­Debbie ­Zakaib. « Ça a accéléré les performances et l’efficacité de toute la logistique du commerce électronique », ­dit-elle.

D’ailleurs, l’­expérience-client, en ligne ou en boutique, va devenir encore plus importante, pense ­Philippe ­Denis. « ­Les gens ont pris l’habitude de consommer par internet, alors pourquoi ­iraient-ils finalement en boutique ? ­Comment on va faire pour les attirer ? ­Il va falloir que beaucoup de boutiques bonifient leur service à la clientèle. »


Mode locale

Des vêtements confortables pour hiverner

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1861.ca

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Pantalon de
jogging, 55 $
Yogajeans.ca

Chloé ­Machillot

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