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À Cuba pour du tourisme… médical

Hector Lemieux - Guides de voyage Ulysse

L’île de Fidel Castro n’offre pas que des plages paradisiaques à ses visiteurs. Plusieurs se rendent à Cuba pour ses hôpitaux. Portrait d’un système de santé unique au monde.

La renommée de la médecine cubaine s’étend bien au-delà de l’île. La qualité des soins est, en dehors de toute considération partisane, excellente. La médecine cubaine est un modèle pour tous les pays en voie de développement et pour certains pays occidentaux dont le système de santé ne fonctionne pas ou plus. Dans chaque quartier, les habitants ont accès à un médecin de famille. L’accès aux soins et aux médicaments est gratuit. Le ministère de la Santé (MINSAP : Ministerio de Salud Pública) est garant du bon fonctionnement des institutions sanitaires à l’échelle nationale. Il est décentralisé à l’échelle provinciale et municipale.

Le système de santé est gratuit à Cuba. Ce principe a été dès les débuts de la Révolution l’un des fondements du régime. L’article 50 de la Constitution cubaine pose pour règle que tous les citoyens ont droit aux mesures de prévention et de protection de leur santé. La Constitution promet de faire respecter ce droit : avec l’assistance médicale et hospitalière gratuite au moyen du réseau de services médicaux ruraux, des polycliniques, hôpitaux, des centres prophylactiques et des centres de traitement spécialisé; et avec le développement des plans d’éducation sanitaire et de vulgarisation, d’examens médicaux périodiques ainsi que de vaccination générale.

Toutefois, pour parvenir à ces résultats, les Cubains doivent mettre la main à la pâte, que cela leur plaise ou non. Comme c’est le cas dans à peu près tous les secteurs, les travailleurs sont régulièrement mobilisés pour contribuer bénévolement au bien-être du système de santé, au moyen des organisations sociales. Si les centres de santé cubains sont gratuits pour les habitants et théoriquement aussi pour les étrangers, le plus souvent ceux-ci sont soignés dans les grandes cliniques internationales qui, elles, sont payantes.

En 2009, le quotidien officiel du Parti communiste cubain, Granma, a annoncé en grande pompe que Cuba venait de former son 100 000e médecin depuis les débuts de la Révolution. À défaut de pouvoir exporter des matières premières, l’île exporte son savoir-faire médical dans de nombreux pays de la planète. L’envoi de personnel de santé à l’étranger est devenu l’une des principales composantes de l’économie cubaine. Les habitants de l’île s’en plaignent parfois, affirmant même que les meilleurs de leurs spécialistes partent à l’étranger.

L’excellence de la médecine cubaine a transformé Cuba en un haut lieu du tourisme médical. Des milliers de vacanciers profitent de leur séjour dans l’île pour obtenir, à très bas prix, des soins médicaux qu’ils ne peuvent pas s’offrir dans leur propre pays. Des sociétés canadiennes et européennes se sont spécialisées dans l’organisation du «tout-inclus» médical. Les voyageurs sont logés dans un hôtel tout-compris. Ils sont pris en charge et orientés vers des cliniques spécialisées, en fonction de leurs besoins.

À La Havane, la clinique Cira García est la plus connue. Certains vacanciers profitent également de leur voyage pour s’offrir des soins dentaires ou s’acheter des lunettes à des prix dérisoires au regard de ceux de l’Occident. Si en théorie les soins sont gratuits pour les étrangers comme ils le sont pour les Cubains, afin de gagner de l’argent, tant le régime que les sociétés de tourisme médical encouragent les vacanciers à se rendre dans des cliniques internationales payantes. Ces entreprises de tourisme médical profitent notamment du fait que les étrangers ne parlent pas l’espagnol généralement.

Vive le tourisme médical!

témoignage. Pierre, la jeune soixantaine, a été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Il a conservé une légère claudication et un bras paralysé. Le sexagénaire, qui parle parfaitement l’espagnol, est soigné dans un centre de santé près de La Havane. «Je suis là pour trois semaines. Comme ce n’est pas une clinique internationale, les soins y sont gratuits.

J’ai droit chaque jour à des séances de rééducation pour récupérer une partie de ma mobilité.» Pierre, qui connaît Cuba à fond, a déjà vu des résultats probants pour ce qui est de la rééducation des victimes d’AVC. «Le matin, quatre médecins et infirmières s’occupent exclusivement de moi. Je fais beaucoup d’exercices physiques. L’objectif est d’améliorer la mobilité de mon côté gauche en trois semaines.

Il n’y a pas autant de personnel dans mon Québec natal et, de surcroît, ici, le matériel ne manque pas.» Moins chanceux, Georges, cardiaque, a fait un infarctus à Cuba. Son assureur ne le couvrait déjà plus. «J’ai cru que je paierais une fortune. J’ai été aux soins intensifs dans une clinique internationale et très bien suivi pendant 10 jours. La facture ne s’est élevée qu’à 2 000 dollars.» Cuba regorge de ces histoires de retraités, de jeunes et de moins jeunes qui ont pu profiter de la médecine cubaine.

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