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Le Centre d'études médiévales connaît un âge d'or

Un vent de renouveau souffle sur le Centre d’études médiévales de l’Université de Montréal. Six médiévistes ont été recrutés au cours des dernières années, dont son actuel directeur, Jean-François Cottier. Cet apport de sang neuf a poussé le Centre à créer une majeure en études médiévales, en plus de la mineure déjà offerte depuis plusieurs années.

Cet enthousiasme n’est pas étranger à l’engouement populaire pour le Moyen Âge. «C’est une époque qui fascine les Québécois, observe Jean-François Cottier, qui est professeur au Département des littératures de langue française et spécialiste du latin médiéval. Cet intérêt est amplement nourri par le cinéma. Prenez les nombreuses scènes consacrées à un tournoi médiéval dans le film de Denys Arcand L’Âge des ténèbres ou encore les longs métrages comme La légende de Beowulf et la trilogie du Seigneur des anneaux. Bien sûr, c’est un Moyen Âge fantaisiste et très romantique, mais il réveille chez les gens ce goût d’un passé qui est suffisamment lointain pour qu’on puisse le réinterpréter à sa guise.»

Études pluridisciplinaires
Pour la trentaine d’étudiants qui s’inscrivent bon an, mal an en études médiévales, les légendes de châteaux et les féeries d’Hollywood font vite place à une réalité beaucoup plus passionnante.

«Ce sont des études pluridisciplinaires qui exigent des connaissances en histoire, histoire de l’art, philosophie, philologie, paléographie,
littérature de même que la maîtrise des langues médiévales comme le latin et
l’ancien français, mais aussi l’anglais, l’allemand et l’espagnol médiévaux,
énumère M. Cottier. Les programmes sont vraiment très complets.»

Et uniques au Québec. Aucune autre université dans la province ne propose un diplôme en études médiévales. Il faut aller à Toronto, au Pontifical Institute of Mediaeval Studies, pour trouver un centre d’études aussi avancé que celui de l’Université de Montréal.  

De la nécessité des études médiévales
On ne soupçonne guère l’importance du champ d’action des médiévistes, qui, depuis des décennies, doivent passer au peigne fin dix siècles d’histoire (du 5e au 15e après Jésus-Christ) et couvrir une surface géographique qui comprend l’Europe chrétienne, Rome et Byzance, mais aussi l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient musulmans. «Peu d’historiens travaillent sur une période aussi longue», affirme M. Cottier.

Il estime que les spécialistes du Moyen Âge posent chaque jour une pierre essentielle à l’édifice de la mémoire collective, surtout lorsqu’on sait que cette époque jeta les bases de la société occidentale moderne comme les universités, les villes et même les banques. «L’analyse du Moyen Âge est donc indispensable à la bonne compréhension des périodes ultérieures.»

Le Moyen Âge n’a pourtant pas fini de révéler ses secrets à ceux qui s’y intéressent. «Beaucoup de textes et de documents de cette époque restent à éditer et à étudier, mentionne Jean-François Cottier. La tâche à accomplir est immense.» De quoi apporter de l’eau au moulin du Centre d’études médiévales pour de nombreuses années.

Un «Club Med» nouveau genre
Le Club des étudiants médiévistes, le «Club Med», organise par ailleurs différentes activités, notamment des projections de films. La semaine dernière, le professeur du Département d’histoire Pietro Boglioni guidait les étudiants dans la compréhension du Nom de la rose, ce classique de Jean-Jacques Annaud inspiré du roman d’Umberto Eco.

Un voyage dans un haut lieu du Moyen Âge est organisé tous les deux ans «afin que les étudiants puissent être en contact avec les monuments, les manuscrits et les parchemins», explique Jean-François Cottier. L’an dernier, l’Italie était au menu.
L’année prochaine, ce sera sûrement la Bourgogne, indique-t-il.

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