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Payant, le mariage étudiant?

Marianne (nom fictif) et son copain sont de ceux qui ont convolé en justes noces alors qu’ils étaient étudiants, en 2005.  «J’étais à l’école à temps plein et je travaillais 40 heures se­maines pour pouvoir arriver», raconte la jeune femme qui a maintenant 26 ans.

Le couple se fréquentait alors depuis cinq ans. Sa décision s’est donc prise facilement. «On s’est mariés beaucoup par amour, mais le côté financier nous a encouragés à le faire plus rapidement», souligne-t-elle.

Ce mariage a permis à l’étudiante de respirer un peu. «J’ai eu droit à environ 500?$ de plus de prêts et bourses par mois», explique-t-elle.

Du cas par cas
Si Marianne a profité de plus de prêts et bourses après s’être mariée, ce n’est pas le cas pour tout le monde.

«Aucune bourse spéciale n’existe pour les gens mariés, précise le responsable des communications de l’aide financière aux études, Bernard Fre­nette. L’octroi des prêts et bourses est plutôt fait au cas par cas.»

Pourquoi le mariage est-il profitable pour certains? «Lorsque quel­qu’un est marié, on considère qu’il ne reçoit plus d’aide financière de ses parents, explique M. Frenette. Le critère d’autonomie est plus important, et les prêts et bourses sont donnés en conséquence.»

Les parents de Marianne gagnaient trop d’argent pour que leur fille ait droit à des prêts et bourses élevés. «J’avais une sÅ“ur qui était aussi aux études, et mes parents ne pouvaient pas nous aider beaucoup», précise la bachelière.

Étant considérée autonome à la suite de son mariage, Marianne a donc reçu plus d’aide financière. Ce ne fut pas le cas de son conjoint, qui avait déjà droit à une aide plus élevée, compte tenu des revenus de ses parents.

Une décision engageante
Pour sa part, l’avocate et professeure de droit à l’Université Laval Chris­tine Morin ne conseille pas aux étudiants de se marier si la raison principale est d’obtenir plus de prêts et bourses. «Se marier à cette fin est contraire à l’institution du mariage, c’est une fraude à la loi», fait-elle valoir.

Me Morin ajoute qu’un couple doit être conscient des engagements du mariage. «En cas de divorce, la règle veut que le patrimoine familial (résidence, voiture, meubles, biens, etc.) soit obligatoirement partagé si l’un en fait la demande, soulève-t-elle. De plus, si aucun contrat de mariage ne stipule le contraire, la société d’acquêts devra aussi être divisée (tous biens acquis après le mariage, incluant l’argent en banque, les placements, une compagnie, etc.)»

Et qu’il s’agisse d’un mariage religieux ou civil ne change rien devant la loi, dit Me Morin.

Marianne recommande quant à elle le mariage civil. «Le mariage nous a coûté 300 $ et n’a duré que quelques minutes. Ça nous a laissé plus d’argent et de temps pour faire la fête!» dit en souriant celle qui vit encore avec son mari et qui sera bientôt maman pour la première fois.

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