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Peintres en bâtiment: vent d'optimisme

Métier de précision et de dextérité, la peinture en bâtiment continue pourtant de souffrir d’un manque de reconnaissance publique. «On pense souvent que n’importe qui peut être peintre. Or, ce n’est pas le cas, il y a beaucoup de volets dans cette profession. En Europe, il y a un respect pour le métier qu’on ne retrouve pas ici», lance tout de go Alain Doiron, qui enseigne depuis huit ans à l’École des métiers de la construction de Montréal.

En plus de jouir d’une bonne condition physique – «le métier est très exigeant pour la colonne», explique Jean-Marc Mariez, du Syn­dicat international des peintres et métiers connexes -, le peintre doit bien maîtriser la théorie des couleurs et les différentes techniques de peinture. «C’est pour ça que la formation dure 900 heu­res. Elle permet à l’étudiant de s’initier à toutes les techniques, mais aussi aux différents chantiers qu’il pourrait fréquenter, que ce soit le résidentiel, l’industriel, le commercial ou l’institutionnel. On est loin du beau-frère qui peint pour arrondir ses fins de mois», ajoute M. Doiron.

Taux de placement alléchant
Si le taux de placement frôle le 100 %, les risques d’une récession pourraient bien modifier l’avenir de la profession. «On sent un ralentissement dans le domaine du commercial. Il n’est pas encore important, mais il est présent», souligne Jean-Marc Mariez, qui soutient aussi que plusieurs propriétaires préfèrent attendre la signature des baux commerciaux avant de peinturer leurs locaux.
La crainte de M. Mariez n’est pas partagée par le professeur de l’EMCM, qui fonde son avis sur les projections 2008 de la Commission de la construction du Québec. «En 2009, nous dispenserons une formation de peintre en anglais, ce que nous n’avions jamais fait. C’est une preuve que les perspectives sont plutôt bonnes», estime M. Doiron.

Présence accrue des femmes
Si les hommes constituent la majorité des peintres en bâtiment, les femmes commencent à faire leur place. «C’est le secteur de la construction, avec celui des plâtriers, où on en retrouve le plus», soutient Jean-Marc Mariez, du Syndicat international des peintres et métiers connexes. Une situation qui se reflète dans le nombre de femmes que l’École des métiers de la construction de Montréal accueille dans son programme de peinture en bâtiment. «Cette année, par­mi nos 80 étudiants, on avait presque autant de filles que de garçons. À mes débuts, on notait 5 ou 6 filles par groupe de 20 étudiants», explique Alain Doiron, qui enseigne dans cet établissement.

Une situation qui s’explique par la nature du métier. «Les femmes sont perfectionnistes, elles sont plus rapides et précises que leurs collègues masculins», plaide M. Mariez, qui précise que 60?% des femmes peintres sont encore dans cette industrie cinq ans après leur entrée. «Ce qui est un excellent taux si on se compare aux autres métiers de la construction», ajoute-t-il.

Manque d’adaptation
Si les femmes sont plus présentes, les conditions de travail ne sont pas encore adaptées à cette nouvelle réalité. «Les chantiers résidentiels ne sont pas aménagés pour elles. Par exemple, elles ne retrouvent pas toujours des toilettes réservées. Elles doivent souvent utiliser celles des hommes et c’est sans compter la mentalité de la construction, qui est encore très masculine», souligne le représentant syndical qui, à l’instar de ses collègues, luttent pour l’amélioration des conditions de travail des femmes dans l’industrie de la construction.

École des métiers de la construction de Montréal : www.csdm.qc.ca/emcm
Commission de la construction du Québec : www.ccq.org

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