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La musique comme outil de lutte au décrochage

Lutter contre des problèmes comme le décrochage scolaire, la drogue, la violence, l’hypersexualisation et le suicide des jeunes par la musique : c’est ce que propose le programme éducatif Mission Jeunesse Québec 2011-2013, dont on a fait l’an­nonce lundi dernier, alors que sa campagne de financement prenait son envol.

«Quand j’étais jeune, le groupe que j’écoutais avait lancé la mode de voler un logo de Volkswagen sur une voiture pour se le mettre au cou, a raconté Rachid Badou­ri, présent au lancement de la campagne pour souligner son appui au projet. C’était mal de faire ça, mais pour moi, c’était normal. C’est la mu­sique qui « prend soin » de nos jeunes, au retour de l’école ou quand ils étudient. Trouvons donc une façon d’amener de la musique positive dans leur vie.»

C’est dans cette optique que CIME musique, un organisme à but non lucratif, a créé Mission Jeunesse Québec, afin de sensibiliser  les jeunes de la 4e année du primaire à la 4e année du secondaire à l’importance de leurs choix musicaux, tout en les amenant à accroître leur esprit critique. «Nous voulons dans un premier temps sensibiliser les jeunes dès l’âge de 9 ans, pour ensuite les mobiliser et créer un contrepoids à la musique qui propose des valeurs antisociales», a fait valoir Johanne Belisle, présidente-fondatrice de Mission Jeunesse Québec.

Sans avoir pour but de faire la morale aux jeunes ni de leur dire quoi écouter, le programme éducatif pourrait être intégré au cours d’éthi­que et culture religieuse en favorisant l’analyse et les échanges en classe sur le sujet. Plusieurs écoles se sont  déjà montrées intéressées, selon les organisateurs. «Écouter de la musique positive peut pousser les jeunes à vouloir imiter leurs idoles et à adopter des pensées et des valeurs positives comme eux», a pour sa part fait valoir sÅ“ur Diane Beaudoin, supérieure Générale des SÅ“urs de la Charité de Saint-Hyacinthe, qui soutient le projet.

Programme éducatif 4/4
Le volet éducatif du projet, nommé Programme éducatif 4/4, comporte quatre types d’activités dans les écoles : des conférences multimédias, des ateliers d’écriture et de composition musicale pour développer la créativité des jeunes et mettre en lumière les valeurs qui les habitent, des concours d’écriture, et finalement, des spectacles de fin d’année. Le premier volet du projet vise 26 écoles du Québec, dont 8 à Montréal. Les plus défavorisées seront priorisées, mais les initiateurs du projet espèrent pouvoir élargir rapidement le program­me aux centres jeunesse et aux autres écoles.

Quelques faits
Selon le Réseau-Éducation Médias 2005, «depuis 10 ans, les analyses remarquent une augmentation constante d’images et de textes violents et anti­sociaux dans les paroles de chansons et les vidéoclips. Autrefois marginal, ce type de production à caractère haineux est désormais extrêmement populaire, ce qui en fait une importante source de revenus pour les compagnies de disques.»

Selon Jeunes Canadiens dans un monde branché,  «la musique est le divertissement préféré des jeunes Canadiens; 84 % d’entre eux en écoutent tous les jours.»

À l’âge de 16 ans, un jeune aura déjà passé plus de 63 000 heures sous l’influence des médias,
en comparaison avec 11 000 heures passées à l’école et 2 000 heures de conversations profondes avec ses parents.

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