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Médecine vétérinaire, une profession qui ouvre des portes

Photo: Yves Provencher/Métro

Devant la pénurie de médecins de famille dont souffre le Québec, certains disent à la blague qu’il est plus facile de trouver un médecin vétérinaire. Pourtant, la province manque aussi de docteurs pour animaux, particulièrement en région.

Cette insuffisance s’explique en grande partie par l’importante hausse des dépenses en soins vétérinaires (augmentation de 90% au Canada entre 1997 et 2008) et la multiplication des infections transmissibles de l’animal à l’homme (maladie de la vache folle, grippe aviaire, etc.). Afin de répondre à la demande, la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal (la seule école vétérinaire francophone en Amérique du Nord) a fait passer le nombre d’étudiants admis annuellement de 84 à 90.

«La moitié des candidats sélectionnés arrive du collégial, tandis que l’autre provient d’étudiants de programmes universitaires connexes, comme la biologie», explique Serge Messier, vice-doyen aux affaires étudiantes et aux études de premier cycle.

Pour faire partie des heureux élus, le diplôme d’études collégiales en sciences de la nature est habituellement exigé. Les diplômés en sciences pures et appliquées, en techniques de santé animale ou en technologie des productions animales peuvent également être admis, à condition d’avoir réussi certains cours de chimie, de physique et de biologie.

Le programme de médecine vétérinaire dure cinq ans. La première année est consacrée à l’apprentissage des sciences de base. Par la suite, les étudiants ont des cours précliniques et cliniques, ainsi que des stages. «Au terme de leur formation, ce sont des généralistes, mais ils peuvent poursuivre leurs études afin de se spécialiser», indique Serge Messier.

Les détenteurs d’un doctorat de premier cycle en médecine vétérinaire peuvent ainsi s’inscrire à l’internat (durée d’un an), ou compléter une spécialité post-doctorale, comme la dermatologie vétérinaire ou la chirurgie des grands animaux (durée de trois ans). Ceux qui se destinent à la recherche ou à l’enseignement peuvent quant à eux faire une maîtrise ou un doctorat.

Portrait

Métro s’est entretenu avec le médecin vétérinaire Charles Rochette.

Pourquoi avez-vous choisi cette profession?
J’ai toujours aimé les animaux, mais j’ai aussi un intérêt pour la biologie et la médecine. Cette profession me permet de combiner mes deux passions.

Quelles sont les principales tâches d’un vétérinaire?
Ça dépend du milieu dans lequel on travaille. En clinique privée, on fait beaucoup de consultation et de vaccination. On fait aussi des chirurgies, notamment de stérilisation. À la SPCA, on pratique aussi la médecine de refuge et la gestion des populations animales. Mais il y a bien d’autres domaines de pratique, comme l’enseignement, la recherche, la médecine des animaux de ferme, etc.
Quelles qualités un vétérinaire doit-il posséder?
Il faut être un bon communicateur, surtout en clinique privée, parce qu’on doit expliquer nos interventions aux propriétaires des animaux. On doit aussi être rigoureux et aimer les sciences. Pour faire de la chirurgie, ça prend également une bonne dextérité. Enfin, il faut savoir garder son sang-froid lorsque survient une urgence et avoir le sens de l’observation, parce que les animaux ne peuvent pas nous dire ce qu’ils ont!

Quels aspects du travail préférez-vous?
J’adore la chirurgie. J’aime aussi vulgariser et expliquer mes interventions afin de les rendre accessibles aux propriétaires des animaux.

Quelles sont les difficultés liées à votre travail?
Les gens ne comprennent pas toujours ce qu’on leur explique à propos de leur animal. Il arrive aussi que les propriétaires n’aient pas les moyens de payer un traitement qui permettrait à leur bête d’aller mieux. Et puis, ce n’est jamais facile de faire des euthanasies. À la SPCA, on voit tellement d’animaux abandonnés sans raison valable…

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui songe à devenir vétérinaire?
De bien s’accrocher, parce que les études ne sont pas faciles! Mais l’effort en vaut la peine: c’est une formation qui ouvre beaucoup de portes.

CV

  • Formation: Médecine vétérinaire, Université de Montréal, 2004 à 2010
  • Employeur au moment de l’entrevue : Clinique vétérinaire Beaubien et SPCA de Montréal
  • Dans la profession depuis : 2010

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