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Deux éducatrices spécialisées témoignent

Photo: Denis Beaumont/Métro

Notre journaliste s’est rendue à l’école secondaire Irénée-Lussier, dans Hochelaga-Maisonneuve, où elle a rencontré deux éducatrices spécialisées qui travaillent auprès d’adolescents ayant une déficience intellectuelle.

En se rendant au travail, tous les matins de la semaine, Julie Denommée ne sait jamais ce qui l’attend… même si elle a fait elle-même son horaire hebdomadaire. Éducatrice spécialisée à l’école secondaire Irénée-Lussier, qui accueille des élèves de 12 à 21 ans présentant une déficience intellectuelle moyenne à profonde avec ou sans problèmes associés (TED – troubles envahissants du développement, psychopathologie, surdité, cécité, etc.), elle vient en aide à 19 élèves, divisés en deux groupes.

«À l’intérieur d’une même classe, tous les élèves sont à un niveau différent; certains sont autonomes au transport alors que d’autres ne le seront jamais», mentionne Mme Denommée, qui travaille dans cet établissement depuis 15 ans. Sa principale tâche est d’accompagner et de soutenir les jeunes afin de leur permettre de s’épanouir et d’acquérir une plus grande autonomie. «Tout l’enseignement qu’on fait ici vise à rendre les jeunes autonomes. On fait des maths avec de l’argent et on va à l’épicerie pour préparer le cours de cuisine.»

Julie Denomée travaille au troisième étage de l’école Irénée-Lussier. Un walkie-talkie est accroché en permanence à sa taille afin qu’elle puisse répondre aux «urgences». Lors de notre passage, elle a d’ailleurs dû quitter la classe pour répondre à un appel, nous permettant de constater que son travail n’est pas de tout repos!

Au deuxième étage, où travaille Marie-Josée Turcotte, c’est un tout autre monde. En charge d’un groupe de quatre jeunes autistes ayant une déficience intellectuelle associée, l’horaire quotidien de cette éducatrice spécialisée est beaucoup plus rigide. «La structure est très importante pour les élèves autistes. Tout doit être déterminé d’avance, sinon l’anxiété peut grimper», rapporte Mme Turcotte.

Dans cette classe, les bureaux ne sont pas alignés et aucun cours magistral n’est donné. Chaque élève travaille individuellement, parfois dans un espace clos afin de favoriser la concentration. «Il faut s’adapter aux besoins individuels des élèves, chacun ayant ses particularités, ses forces et ses acquis», précise-t-elle.

Sur l’île de Montréal, Irénée-Lussier est la seule école secondaire publique à répondre aux besoins des déficients intellectuels. Sa clientèle provient de tous les quartiers, de Hochelaga-Maisonneuve à Ville Mont-Royal, en passant par Notre-Dame-de-Grâce et Outremont. Depuis plus de 10 ans, elle reçoit un soutien financier de la Fondation des petits rois, qui lui permet d’enrichir sa programmation par l’achat d’équipements spécialisés et par la réalisation de projets spéciaux.

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